Lebaluchonnage consiste Ă  remplacer temporairement un proche aidant d’une personne ĂągĂ©e dĂ©pendante qui rĂ©side Ă  son domicile, lui permettant de prendre un peu de repos ou du temps pour des activitĂ©s personnelles. Le baluchonnage est particuliĂšrement proposĂ© aux familles de personnes ĂągĂ©es atteintes de la maladie d’Alzheimer .

RĂ©sumĂ©Les effets indĂ©sirables des mĂ©dicaments EIM sont plus frĂ©quents et plus graves aprĂšs 65 ans. Leur symptomatologie est trĂšs variĂ©e, voire atypique. Les mĂ©dicaments en cause sont principalement les mĂ©dicaments cardio-vasculaires, les psychotropes, les anticoagulants et les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens. A cĂŽtĂ© de facteurs favorisant inĂ©vitables en rapport avec les altĂ©rations associĂ©es au vieillissement, il existe d’autres circonstances dont la correction peut diminuer les EIM ces facteurs Ă©vitables de iatrogĂ©nĂšse concernent certaines caractĂ©ristiques des mĂ©dicaments ainsi que certains comportements du prescripteur et/ou du malade. Compte tenu de l’impact humain et Ă©conomique de la iatrogĂ©nĂšse en gĂ©riatrie, il est urgent de mettre en Ɠuvre une vĂ©ritable politique de prĂ©vention axĂ©e Ă  la fois sur le dĂ©veloppement de l’évaluation des mĂ©dicaments chez la personne ĂągĂ©e et sur la diffusion institutionnelle d’informations Ă  tous les professionnels de santĂ©, aux malades et Ă  leurs entourages, mais aussi Ă  tous les citoyens. SummaryAdverse drug reactions ADRs are more frequent and more serious in elderly patients >65 years. Signs and symptoms of ADRs are varied and sometimes atypical. The culprit drugs are mainly cardiovascular and psychotropic agents, anticoagulants, and nonsteroidal antiinflammatory drugs. Some risk factors for ADRs are inherently due to aging, while others can be corrected. These preventable risk factors are related both to drugs themselves and to the behavior of doctors and patients. Given the major human and economic costs of ADRs in the elderly, a proactive prevention policy is urgently needed. This will involve more specific drug evaluation in the elderly, and better information for healthcare professionals and patients alike. EFFETS INDÉSIRABLES DES MÉDICAMENTS CHEZ LES SUJETS ÂGÉS Introduction Bon nombre de maladies rencontrĂ©es en gĂ©riatrie nĂ©cessitent un traitement mĂ©dicamenteux. Or, toute prise mĂ©dicamenteuse s’accompagne d’un risque d’effet indĂ©sirable. Les personnes ĂągĂ©es sont plus exposĂ©es aux effets indĂ©sirables mĂ©dicamenteux EIM pour de multiples raisons, principalement les comorbiditĂ©s, le rĂŽle du vieillissement lui-mĂȘme n’étant pas le paramĂštre majeur [1, 2]. Certains facteurs favorisant les EIM sont Ă©vitables, d’autres non la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse en gĂ©riatrie est loin d’ĂȘtre systĂ©matiquement assimilable Ă  une erreur mĂ©dicale. Quoiqu’il en soit, l’important est de diminuer la prĂ©valence et/ou la gravitĂ© des accidents mĂ©dicamenteux Ă  partir des informations disponibles. La recherche porte sur l’épidĂ©miologie, l’analyse des facteurs favorisants et plus rĂ©cemment sur l’évaluation du caractĂšre Ă©vitable ou non des accidents [1, 3-8]. Les travaux de l’APNET, dĂ©jĂ  plusieurs fois rapportĂ©s aux tribunes des AcadĂ©mies nationales de mĂ©decine et de pharmacie, en tĂ©moignent [8, 9]. Mais il reste Ă  dĂ©velopper la mise en Ɠuvre de mesures prĂ©ventives efficaces et Ă  en dĂ©terminer l’impact. SYNTHÈSE DES ÉTUDES SUR LA IATROGÉNÈSE MÉDICAMENTEUSE EN GÉRIATRIE FrĂ©quence et gravitĂ© des accidents mĂ©dicamenteux La iatrogĂ©nĂšse est ici frĂ©quente, grave, Ă  l’origine de pertes d’autonomie, mais aussi d’une mortalitĂ© non nĂ©gligeable [3, 10-14]. Les EIM sont en moyenne deux fois plus frĂ©quents aprĂšs 65 ans [15-17]. Ils sont aussi plus graves 20 % des effets indĂ©sirables conduisent Ă  l’hospitalisation [8, 16]. Dix Ă  20 % des hospitalisations de personnes ĂągĂ©es seraient dues Ă  un EIM [8, 14, 18]. Le cas des EIM induits par les anti-inflammatoires non stĂ©roĂŻdiens AINS illustre cette situation avec des accidents digestifs graves, prĂšs de trois fois plus frĂ©quents, une insuffisance rĂ©nale aiguĂ« trois Ă  quatre fois plus frĂ©quente et une dĂ©compensation cardiaque deux fois plus frĂ©quente [2, 19-25]. La gravitĂ© des EIM est en bonne partie liĂ©e Ă  la fragilitĂ© des malades un simple malaise peut entraĂźner une chute avec fracture conduisant Ă  une perte d’autonomie. Le diagnostic peut ĂȘtre retardĂ© parce que la symptomatologie d’appel est peu spĂ©cifique chutes, confusion ou lorsqu’il est difficile de distinguer l’EIM des symptĂŽmes de la maladie responsable de la prescription c’est le cas de la confusion du malade dĂ©ment sous psychotrope. Il faut ajouter la possibilitĂ© d’autoaggravation ’’ de la iatrogĂ©nĂšse la confusion non rattachĂ©e Ă  un sevrage en benzodiazĂ©pines peut ĂȘtre traitĂ©e Ă  tort avec un neuroleptique, lui-mĂȘme Ă  l’origine d’une chute. C’est pourquoi le diagnostic d’EIM doit ĂȘtre systĂ©matiquement Ă©voquĂ© devant des signes compatibles avec l’administration d’un mĂ©dicament et inexpliquĂ©s par l’évolution de la maladie [1]. Signes d’appel et mĂ©dicaments en cause La symptomatologie est principalement cardio-vasculaire, neuro-psychique et digestive, en rapport avec les mĂ©dicaments prescrits principalement Ă  visĂ©e cardiovasculaire au sens large et psychotropes [26, 27]. En revanche, le point d’appel clinique est souvent peu Ă©vocateur, Ă  type de malaises, chutes, troubles de l’équilibre, altĂ©ration de l’état gĂ©nĂ©ral, anorexie, troubles cognitifs ou de vigilance. Les chutes sont d’autant plus graves qu’elles exposent Ă  des traumatismes crĂąne, fĂ©mur et/ou Ă  une perte d’autonomie syndrome post-chute. Globalement, les classes mĂ©dicamenteuses sont d’autant plus responsables d’EIM qu’elles sont frĂ©quemment prescrites mĂ©dicaments cardio-vasculaires, psychotropes, hormis les anticoagulants et les AINS qui comportent une iatrogĂ©nĂšse accrue. Sur le plan cardio-vasculaire, l’hypotension artĂ©rielle orthostatique ou permanente a pour origine plusieurs mĂ©canismes en rapport avec des mĂ©dicaments divers bien entendu les anti-hypertenseurs, les dĂ©rivĂ©s nitrĂ©s, mais aussi les antidĂ©presseurs, les neuroleptiques et les antalgiques opioĂŻdes [28]. Les troubles du mĂ©tabolisme hydroĂ©lectrolytique dĂ©shydratation avec ou sans hyponatrĂ©mie sont gĂ©nĂ©ralement liĂ©s aux diurĂ©tiques. Les diurĂ©tiques, IEC, corticoĂŻdes et laxatifs gĂ©nĂšrent des dyskaliĂ©- mies graves cardiopathie sous-jacente. L’insuffisance rĂ©nale peut ĂȘtre liĂ©e Ă  la dĂ©shydratation ou Ă  la prescription d’AINS, d’IEC ou d’aminosides, leurs associations majorant ce risque et sa gravitĂ©. Les troubles du rythme et/ou de conduction cardiaque , souvent graves, sont en rapport avec une dyskaliĂ©mie ou avec la prescription de digitaliques, bĂȘta-bloquants, anti-arythmiques, inhibiteurs des canaux calciques non dihydropyridiniques, lithium. Les troubles neuro-psychiques constituent prĂšs du quart des signes d’appel parfois pseudo-dĂ©mentiels [2]. Il peut s’agir de troubles de la vigilance, de troubles de l’équilibre ou de troubles mnĂ©siques. La gravitĂ© des accidents des psychotropes est liĂ©e aux chutes et Ă  la sĂ©dation excessive qui peut entraĂźner des pneumopathies d’inhalation. Certaines de ces situations sont en rapport avec des anomalies hydro-Ă©lectrolytiques diurĂ©tiques. Dans d’autres cas, les principaux mĂ©dicaments en cause sont les anxiolytiques, les antidĂ©presseurs, les neuroleptiques, les antiparkinsoniens, les opioĂŻdes, les anesthĂ©siques mais aussi les anticholinergiques, les AINS, les corticoĂŻ- des, les quinolones. Bon nombre d’effets indĂ©sirables des psychotropes sont liĂ©s Ă  des diagnostics insuffisamment Ă©tayĂ©s dĂ©pression masquant une dĂ©mence dĂ©butante
, Ă  des indications excessives prescriptions de somnifĂšre devant des anoma- lies du sommeil uniquement liĂ©es au vieillissement
, Ă  des durĂ©es excessives de prescription, sans réévaluation de l’efficacitĂ© et/ou de la tolĂ©rance du traitement, et Ă  des associations injustifiĂ©es de psychotropes par exemple deux benzodiazĂ©pines ou de psychotropes avec d’autres mĂ©dicaments agissant sur le systĂšme nerveux central anti-hypertenseurs centraux, antalgiques opioĂŻdes
, sans oublier les neuroleptiques cachĂ©s ’’ mĂ©toclopramide [29]. Les risques d’accidents hĂ©morragiques sont majorĂ©s par les traitements anticoagulants pour des raisons multiples incluant notamment les dĂ©nutritions, les chutes, les erreurs d’observance, certaines comorbiditĂ©s et des associations mĂ©dicamenteuses notamment avec les AINS [30]. Les accidents hĂ©morragiques sont aussi plus graves car la tolĂ©rance des sujets ĂągĂ©s Ă  la dĂ©globulisation est moindre [2]. L’aspirine Ă  petites doses et les autres antiagrĂ©gants plaquettaires exposent aussi Ă  un risque accru d’accidents hĂ©morragiques [31, 32]. Les hypoglycĂ©mies sous insuline ou sulfamides hypoglycĂ©miants sont volontiers atypiques et graves symptomatologies volontiers neurologiques. En revanche, leur frĂ©quence est mal Ă©valuĂ©e [33]. Elles sont favorisĂ©es, d’une part par les altĂ©rations pharmacocinĂ©tiques et l’altĂ©ration des mĂ©canismes de contre-rĂ©gulation, d’autre part par l’utilisation de produits de longue demi-vie d’élimination, la dĂ©nutrition, l’alimentation irrĂ©guliĂšre, la surveillance insuffisante en particulier lors d’un traitement oral ou certaines associations mĂ©dicamenteuses avec les sulfonylurĂ©es AVK, AINS
 [34]. Les chutes iatrogĂšnes proviennent de mĂ©canismes divers en rapport avec l’administration de nombreux mĂ©dicaments antihypertenseurs, psychotropes
 hypotension artĂ©rielle globale ou orthostatique, troubles de la vigilance, anĂ©mie, hypoglycĂ©mie
[2, 35]. Les ulcĂ©rations gastro-duodĂ©nales sont principalement dues aux AINS. Les hĂ©patites mĂ©dicamenteuses et les autres signes digestifs sont peu Ă©valuĂ©s interfĂ©rences de pathologies associĂ©es. Les symptĂŽmes anti-cholinergiques sont favorisĂ©s par la prise simultanĂ©e de plusieurs mĂ©dicaments anticholinergiques. Ils sont provoquĂ©s par de nombreux mĂ©dicaments de classes pharmacologiques variĂ©es neuroleptiques, antidĂ©presseurs imipraminiques
. Les dysthyroĂŻdies sont principalement liĂ©es Ă  l’amiodarone Elles sont volontiers paucisymptomatiques et atypiques [36, 37]. L’incontinence urinaire peut ĂȘtre favorisĂ©e ou aggravĂ©e par la prescription de diurĂ©- tiques ou de psychotropes. Les accidents de sevrage mĂ©dicamenteux concernent principalement les benzodiazĂ©- pines interruption par le malade lui-mĂȘme ou Ă  l’occasion d’une hospitalisation. Les infections nosocomiales sont Ă  la limite de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse car elles sont souvent provoquĂ©es par des gestes invasifs sondage vĂ©sical, sonde naso- gastrique, injections parentĂ©rales
. Elles sont frĂ©quentes et peuvent ĂȘtre aussi favorisĂ©es par une administration mĂ©dicamenteuse c’est le cas par exemple des pneumopathies d’inhalation favorisĂ©es par une sĂ©dation excessive au cours d’un traitement psychotrope ou opiacĂ© [38]. La iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse gĂ©riatrique n’est pas inĂ©luctable elle peut ĂȘtre prĂ©venue, au moins partiellement De nombreux facteurs, souvent associĂ©s, favorisent les EIM chez le sujet ĂągĂ©. On considĂšre que 30 Ă  60 % des effets indĂ©sirables seraient Ă©vitables en intervenant sur ces facteurs favorisants qui imposent des actions convergentes de la part des mĂ©decins, des pharmaciens, des autres soignants, mais aussi des malades et de leurs entourages [1, 4, 7, 8, 39-44]. Facteurs inĂ©vitables d’iatrogĂ©nĂšse Certains facteurs inĂ©vitablement liĂ©s au vieillissement doivent ĂȘtre Ă©videmment pris en compte lors de toute dĂ©cision thĂ©rapeutique mais ils ne sont qu’inconstamment accessibles Ă  des mesures de prĂ©vention — les modifications pharmacocinĂ©tiques Ă  l’échelle individuelle notamment modification de la distribution par diminution de la masse maigre et diminution de l’élimination rĂ©nale ; — les modifications des rĂ©cepteurs Ă  l’origine d’une sensibilitĂ© accrue aux antihypertenseurs, aux benzodiazĂ©pines, aux opioĂŻdes
 ; — l’altĂ©ration de l’homĂ©ostasie ; — le contexte polypathologique associant maladies chroniques et aiguĂ«s Ă  des degrĂ©s divers ; — le rĂŽle aggravant d’une comorbiditĂ© aiguĂ« qui n’est pas toujours rapidement contrĂŽlable dĂ©shydratation, dĂ©compensation cardiaque
 ; l’exemple de la canicule de l’étĂ© 2003 a Ă©tĂ© caractĂ©ristique
 Trois groupes de facteurs Ă©vitables, au moins partiellement — Facteurs Ă©vitables liĂ©s aux mĂ©dicaments ’’ Nombreux sont les mĂ©dicaments insuffisamment Ă©valuĂ©s chez les personnes ĂągĂ©es malgrĂ© les recommandations europĂ©ennes [45]. Il est souvent trĂšs difficile d’extrapoler, en pratique mĂ©dicale courante, les principes d’utilisation Ă©tablis Ă  partir de malades artificiellement sĂ©lectionnĂ©s au cours des essais thĂ©rapeutiques, les healthy young-old patients ’’ [2, 24, 46, 47]. Alors que la prĂ©valence de la fibrillation auriculaire augmente avec l’ñge, 20 % seulement des patients avaient plus de 75 ans au cours des cinq essais thĂ©rapeutiques principaux sur la warfarine en prĂ©vention des accidents vasculaires cĂ©rĂ©braux ; de mĂȘme, les personnes ĂągĂ©es ne constituaient que 7 % des patients inclus dans la Stroke Prevention in Atrial Fibrillation Study [25]. Quatre-vingt trois essais thĂ©rapeutiques sur les AINS rĂ©alisĂ©s jusqu’en 1995, concernant 9600 malades, n’avaient inclus que 2,3 % malades ĂągĂ©s de plus de 65 ans et aucun malade de plus de 80 ans [48]. RĂ©cemment encore, prĂšs de 20 % des prescriptions inappropriĂ©es d’hĂ©parine de bas poids molĂ©culaire Ă  dose curative Ă©tait liĂ©es Ă  des rĂ©sultats d’évaluation insuffisants chez le sujet ĂągĂ© et chez l’insuffisant rĂ©nal [47]. Les mĂ©dicaments Ă  marge thĂ©rapeutique Ă©troite et/ou Ă  longue demi-vie doivent ĂȘtre Ă©vitĂ©s ou utilisĂ©s avec une adaptation posologique et une surveillance accrue. Les digitaliques et les aminosides, notamment, atteignent volontiers des taux plasmatiques toxiques chez les sujets ĂągĂ©s pour des posologies appropriĂ©es aux sujets plus jeunes [2]. Les interactions mĂ©dicamenteuses sont responsables de 15 % Ă  20 % des EIM, alors que la diminution du nombre de mĂ©dicaments diminue significativement les accidents [8, 18]. Ces interactions proviennent de l’administration de plusieurs mĂ©dicaments dans un contexte polypathologique ou de prescriptions excessives ’’ par certains mĂ©decins et/ou de prises inappropriĂ©es de mĂ©dicaments par certains malades psychotropes
. Or, l’incidence des EIM augmente avec le nombre de mĂ©dicaments prescrits [8, 9, 16]. Ces interactions mĂ©dicamenteuses sont d’autant plus insidieuses qu’elles peuvent concerner deux mĂ©dicaments appartenant Ă  des classes pharmacologiques diffĂ©rentes c’est le cas de la potentialisation d’effets anticholinergiques au cours de l’association d’antidĂ©presseurs tricycliques et de neuroleptiques. — Facteurs Ă©vitables liĂ©s au prescripteur lui-mĂȘme Il ne s’agit pas seulement de l’absence de prise en compte des contre-indications ou des prĂ©cautions d’emploi des rĂ©sumĂ©s de caractĂ©ristique des produits [8]. Le mĂ©decin ne doit pas sous-estimer certaines modifications physiologiques liĂ©es au vieillissement . Le calcul de la clairance de la crĂ©atinine formule de Cockroft et Gault objective l’altĂ©ration de la filtration glomĂ©rulaire qui atteint prĂšs de 50 % des sujets aprĂšs 80 ans. Il est nĂ©cessaire d’évaluer les risques de mauvaise observance isolement social, troubles cognitifs ou psychiatriques
. La dĂ©couverte d’une hypotension orthostatique influe inĂ©vitablement sur la prescription d’un mĂ©dicament anti-hypertenseur objectif tensionnel Ă©ventuellement moins bas, posologie initiale plus rĂ©duite
. Le prescripteur doit Ă©videmment connaĂźtre la maladie qu’il traite, mais il doit Ă©galement tenir compte des maladies associĂ©es et des traitements prescrits par d’autres mĂ©decins. Il est donc impĂ©ratif d’harmoniser les prescriptions des diffĂ©rents prescripteurs le carnet de santĂ© constituait Ă  cet Ă©gard un outil efficace ! La prise en charge de la personne ĂągĂ©e impose de hiĂ©rarchiser ses maladies en privilĂ©giant le traitement de celles qui comportent un risque vital Ă  court ou moyen terme et celles qui altĂšrent sa qualitĂ© de vie. La dĂ©pression, l’anxiĂ©tĂ©, l’insomnie et l’agitation entraĂźnent souvent des prescriptions de psychotropes injustifiĂ©es par leurs durĂ©es et/ou leurs associations [8, 29, 49]. Certains mĂ©decins ne connaissent pas toujours parfaitement les mĂ©dicaments qu’ils prescrivent. 7 Ă  10 % des personnes ĂągĂ©es ambulatoires ou institutionnalisĂ©es ont trois mĂ©dicaments Ă  action anticholinergique, voire davantage [15]. Des Ă©tudes nord-amĂ©ricaines ont notĂ© que prĂšs du quart des personnes ĂągĂ©es ambulatoires et 12 % des malades en institution recevaient un mĂ©dicament considĂ©rĂ© comme inappropriĂ©, c’est-Ă -dire sans efficacitĂ© dĂ©montrĂ©e, Ă  dose inadaptĂ©e ou pouvant ĂȘtre remplacĂ© par un autre produit moins dangereux il s’agissait notamment de benzodiazĂ©pines, d’antidĂ©presseurs trĂšs anticholinergiques ou de mĂ©dicaments inefficaces sur la dĂ©mence [1, 50-52]. Il est frĂ©quent de voir associer, chez des malades atteints de maladie d’Alzheimer, un mĂ©dicament anticholinestĂ©rasique et un mĂ©dicament anticholinergique [53, 54]. Chez les dĂ©ments, les troubles du comportement sont souvent mal acceptĂ©s par l’entourage familial ou soignant et peuvent conduire Ă  une prescription excessive de sĂ©datifs, a fortiori Ă  la demande ’’, sans possibilitĂ© d’évaluation de l’efficacitĂ© et/ou de la tolĂ©rance [16-55]. Tout renouvellement d’ordonnance ’’ ou toute introduction d’un nouveau mĂ©dicament, doit s’accompagner d’une rĂ©-Ă©valuation du traitement antĂ©rieur en termes d’efficacitĂ©, de tolĂ©rance et/ou d’interfĂ©rence avec une pathologie nouvelle. Le mĂ©decin hĂ©site souvent Ă  dĂ©-prescrire ’’ un mĂ©dicament, en particulier lorsque celui-ci a Ă©tĂ© introduit par un autre prescripteur [56]. Il a tendance Ă  relĂącher la surveillance de mĂ©dicaments, jusqu’à prĂ©sent bien tolĂ©rĂ©s psychotropes
. Or, le risque d’accident est d’autant plus important que les mĂ©dicaments sont prescrits depuis plusieurs annĂ©es et non surveillĂ©s [56]. — Facteurs Ă©vitables en rapport avec le comportement du malade importance d’une Ă©ducation thĂ©rapeutique appropriĂ©e Les erreurs d’observance des traitements touchent 60 % des personnes ĂągĂ©es, notamment celles atteintes de troubles cognitifs et/ou vivant dans un isolement social [57]. Les erreurs d’administration concernent plus spĂ©cifiquement les psychotropes et les mĂ©dicaments inhalĂ©s, indĂ©pendamment de toute altĂ©ration cognitive sous-jacente [16]. Quant Ă  l’automĂ©dication , sa prĂ©valence est mal connue mais semble importante. Elle concerne notamment les AINS, les laxatifs et les hypnotiques avec leurs risques spĂ©cifiques [8, 16, 58]. L’information et l’éducation du malade et de son entourage diminueraient ces erreurs de comportement 8 Ă  45 % des personnes ĂągĂ©es ne connaissent pas les indications prĂ©cises de leurs mĂ©dicaments [8, 16]. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES POUR ÉVALUER ET/OU PRÉVENIR LA IATROGENESE Limites de l’évaluation Ă©pidĂ©miologique Les rĂ©sultats des enquĂȘtes diffĂšrent selon le site de l’étude domicile, hĂŽpital ou institution, les modalitĂ©s de recueil des informations, les classes mĂ©dicamenteuses ou les EIM et le degrĂ© d’imputabilitĂ© retenu. La prĂ©valence et/ou la gravitĂ© d’un EIM chez le sujet ĂągĂ© sont souvent sous-estimĂ©es c’est le cas des malades atteints de troubles cognitifs ou lorsqu’un symptĂŽme est confondu avec le vieillissement normal ; c’est le cas aussi des accidents n’évoquant pas d’emblĂ©e la responsabilitĂ© de certains mĂ©dicaments exemple de l’hypotension artĂ©rielle avec un alpha-bloquant dit uro-sĂ©lectif ’’. Ailleurs, la prĂ©valence et/ou la gravitĂ© des accidents sont surestimĂ©es par exemple, la moindre tolĂ©rance Ă  l’hypoglycĂ©mie ou Ă  l’anĂ©mie en majore l’expression clinique [2]. L’imputabilitĂ© mĂ©dicamenteuse est souvent mise en dĂ©faut par la disparition partielle des signes Ă  l’arrĂȘt du mĂ©dicament responsable notamment au cours des syndromes confusionnels survenant chez des malades dĂ©ments et par les frĂ©quentes interactions mĂ©dicamenteuses [18]. Quant au surcoĂ»t gĂ©nĂ©rĂ© par la iatrogĂ©nĂšse , il est trĂšs difficile Ă  apprĂ©cier en raison de l’interfĂ©rence de la polypathologie constante chez les sujets ĂągĂ©s. Il est pourtant indiscutable et probablement majeur si l’on considĂšre le nombre d’hospitalisations en rapport avec un EIM [8, 9, 59]. La nĂ©cessitĂ© d’un consensus sur les critĂšres d’évitabilitĂ© La responsabilitĂ© des nombreux facteurs favorisants Ă©vitables est diversement apprĂ©ciĂ©e car il est impossible de prendre en compte l’ensemble des attitudes exposant aux EIM [7, 8]. Il existe des critĂšres techniques ’’ prescription d’un mĂ©dicament contre-indiquĂ© et des critĂšres comportementaux automĂ©dication. D’autre part, ne sont pas considĂ©rĂ©s habituellement les dysfonctionnements de l’organisation des soins, soulignĂ©s notamment par Georges David [8, 60, 61]. La liste des prescriptions mĂ©dicamenteuses dites inappropriĂ©es ’’ de Beers n’est pas transposable dans tous les pays en raison d’habitudes de prescription diffĂ©rentes. Cette liste devrait entre autres inclure un volet concernant les posologies et les durĂ©es inappropriĂ©es de traitements [62]. Des Ă©tudes interventionnelles peu nombreuses Chez la personne ĂągĂ©e, un EIM rĂ©sulte souvent d’une association de facteurs Ă©vitables et inĂ©vitables une action prĂ©ventive ne sera alors que partiellement efficace [7]. Les Ă©tudes interventionnelles publiĂ©es portent surtout sur l’impact de mesures visant Ă  diminuer les prescriptions inappropriĂ©es ou mauvaises, inconstamment sur les EIM [47]. D’autre part, l’efficacitĂ© de ces mesures s’estompe avec le temps car elles n’induisent pas de modifications durables de comportement chez les prescripteurs et les patients. Pourtant, certaines Ă©tudes menĂ©es en institution gĂ©riatrique ont montrĂ© que la diminution des prescriptions de mĂ©dicaments inappropriĂ©s psychotropes
 diminuait significativement les EIM sans altĂ©rer, bien au contraire, la qualitĂ© de vie des malades [41]. L’insuffisance d’évaluation des nouveaux mĂ©dicaments en gĂ©riatrie Aujourd’hui encore, les informations rĂ©sultant d’essais thĂ©rapeutiques avant la mise sur le marchĂ© de mĂ©dicaments d’utilisation non exclusivement gĂ©riatrique, menĂ©s chez les malades aprĂšs 75 ans voire aprĂšs 70 ans seulement, sont inconstantes [63]. Or l’extrapolation aux malades ĂągĂ©s de rĂ©sultats d’essais thĂ©rapeutiques, mĂ©thodologiquement indiscutables mais menĂ©s sur des cohortes plus jeunes, est pĂ©rilleuse. Parmi les multiples raisons expliquant cette situation, citons — l’exclusion de fait des sujets ĂągĂ©s maladies associĂ©es et/ou mĂ©dicaments impossibles Ă  arrĂȘter transitoirement ou l’inclusion uniquement de malades de moins de 70 ans, moins enclins Ă  dĂ©velopper des EIM ; — la rĂ©ticence des promoteurs risques accrus d’EIM, Ă©vĂšnements intercurrents, retards d’inclusions
 ; — l’inadaptation de certains tests dĂ©ficit sensoriel ; — l’analyse a posteriori de rĂ©sultats par sous-groupes d’ñge aboutissant Ă  des informations incomplĂštes posologies inadaptĂ©es, comorbiditĂ©s non prises en compte, sorties d’essais frĂ©quentes et non documentĂ©es
 ; — sans oublier la difficultĂ© souvent majeure d’obtention du consentement Ă©clairĂ©, pas seulement en cas de troubles cognitifs
 VERS UNE POLITIQUE DE PRÉVENTION EFFICACE ? La prĂ©vention de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse du sujet ĂągĂ© doit devenir un objectif majeur et permanent de santĂ© publique. Les rĂ©serves et limites mĂ©thodologiques prĂ©citĂ©es ne doivent pas la retarder. On dispose dĂ©sormais d’informations suffisantes pour dĂ©finir et assurer une politique de prĂ©vention. Politique globale de prĂ©vention de la iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse Cette politique de prĂ©vention doit ĂȘtre Ă  la fois institutionnelle, collective et individuelle, afin de toucher simultanĂ©ment tous les acteurs conseiller au mĂ©decin de corriger les prescriptions inappropriĂ©es de psychotropes sans informer simultanĂ©- ment le public expose Ă  une moindre efficacitĂ© [64]. La dĂ©marche de prĂ©vention doit induire Ă  la fois des modifications techniques et des modifications de comportement. Il est important d’informer rapidement le prescrip- teur nouvelle contre-indication d’un mĂ©dicament
 et le patient nouveau risque. Il est tout aussi important de modifier certains comportements Ă  risque surveillance insuffisante des traitements, automĂ©dication, efficacitĂ© sur-estimĂ©e et risques sousestimĂ©s [65]. A ce sujet, le dĂ©veloppement actuel de l’évaluation gĂ©rontologique standardisĂ©e devrait ĂȘtre l’occasion d’adjoindre une Ă©valuation systĂ©matique du bien-fondĂ© et des risques des traitements suivis par les malades, parfois depuis de nombreuses annĂ©es combien de mĂ©dicaments anticoagulants pourraient ĂȘtre interrompus lorsque la situation cognitive devient prĂ©caire et que surviennent des chutes ? Combien de prescriptions d’amiodarone pourraient ĂȘtre interrompues chez des patients lorsqu’une fibrillation auriculaire est dĂ©finitive ? DĂ©veloppement indispensable de l’évaluation des mĂ©dicaments en gĂ©riatrie L’évaluation prĂ©alable de l’efficacitĂ© et de la tolĂ©rance des nouvelles thĂ©rapeutiques destinĂ©es aux malades ĂągĂ©s devient de plus en plus incontournable en raison du vieillissement de la population [63]. Sur le plan rĂ©glementaire europĂ©en, l’European Agency for the Evaluation of Medicinal Products EMEA a Ă©tabli en 1995 des recommandations prĂ©cisant les modalitĂ©s d’évaluation des nouveaux mĂ©dicaments chez les personnes ĂągĂ©es leur respect est thĂ©oriquement indispensable Ă  la constitution de dossiers pour l’autorisation de mise sur le marchĂ© AMM [45]. Les principales recommandations sont les suivantes — les mĂ©dicaments traitant des pathologies spĂ©cifiques de la vieillesse dĂ©mence
 et ceux frĂ©quemment utilisĂ©s en gĂ©riatrie antihypertenseurs, antalgiques, anticoagulants 
 doivent ĂȘtre plus particuliĂšrement Ă©valuĂ©s chez les sujets ĂągĂ©s ; — des Ă©tudes pharmacocinĂ©tiques spĂ©cifiques doivent ĂȘtre entreprises notamment par rapport Ă  l’élimination rĂ©nale et/ou hĂ©patique, ainsi que des Ă©tudes d’interactions avec des mĂ©dicaments frĂ©quemment associĂ©s en pratique ou en cas de marge thĂ©rapeutique Ă©troite ; — des Ă©tudes pharmacodynamiques spĂ©cifiques doivent ĂȘtre entreprises pour les mĂ©dicaments agissant sur le systĂšme nerveux central psychotropes, ou si la comparaison des rĂ©sultats obtenus entre les sous-groupes jeunes ’’ et ĂągĂ©s ’’ montre des diffĂ©rences indĂ©pendantes des modifications pharmacocinĂ©tiques ; — les Ă©tudes de phases II et III doivent inclure des sujets de plus de 65 ans et Ă©viter les limites supĂ©rieures d’ñge Ă©valuer le mĂ©dicament aprĂšs 75 ans en fonction de la population-cible ultĂ©rieure, inclure un nombre minimum de 100 malades en phase II voire en phase III pour des maladies non exclusivement gĂ©riatriques, ne pas exclure automatiquement les sujets avec maladie concomitante et mener des Ă©tudes spĂ©cifiques quant au retentissement du mĂ©dicament sur les fonctions cognitives. Sans attendre une mise en application plus consĂ©quente de l’ensemble des recommandations de l’EMEA, il serait tout Ă  fait possible dĂšs Ă  prĂ©sent de prendre systĂ©matiquement des mesures contributives dĂšs l’élaboration des essais thĂ©rapeutiques concernant les mĂ©dicaments non exclusivement gĂ©riatriques — en dĂ©finis- sant a priori quels mĂ©dicaments relĂšvent d’études spĂ©cifiquement gĂ©riatriques ; — en proposant une mĂ©thodologie adaptĂ©e et rĂ©aliste pour des essais prospectifs randomisĂ©s en phase II ou III avec un nombre prĂ©cis de malades pour chaque catĂ©gorie d’ñges aprĂšs 70 ans, des critĂšres d’exclusion rĂ©duits et des critĂšres d’évaluation adaptĂ©s, sans contrainte excessive pour le malade ; en prĂ©voyant a priori une analyse du sous-groupe de sujets trĂšs ĂągĂ©s plus de 85 ans qui inciterait Ă©ventuellement Ă  dĂ©velopper une Ă©tude complĂ©mentaire. Quoiqu’il en soit, l’amĂ©lioration indispensable de l’évaluation prĂ©-AMM ne dispensera jamais d’une Ă©valuation complĂ©mentaire en situation rĂ©elle de prescription aprĂšs mise sur le marchĂ© [63]. Autres dĂ©marches actuelles de prĂ©vention En 1995 ont Ă©tĂ© publiĂ©es les recommandations de l’Agence Nationale pour le DĂ©veloppement de l’Evaluation MĂ©dicale ANDEM sur les prescriptions mĂ©dicamenteuses chez les personnes ĂągĂ©es polypathologiques ’’ [66]. Plus rĂ©cemment, plusieurs dĂ©marches et recommandations ont Ă©tĂ© publiĂ©es, ou sont sous presse, sur les prescriptions mĂ©dicamenteuses chez les personnes ĂągĂ©es il s’agit, notamment des recommandations de l’Agence Française de SĂ©curitĂ© Sanitaire des Produits de SantĂ© AFSSAPS et de la Haute AutoritĂ© de SantĂ© HAS [67-70]. Citons aussi les initiatives d’associations de reprĂ©sentants des professions de santĂ©, d’associations de malades et d’autre part de l’industrie française du mĂ©dicament groupe SantĂ© en Action ’’ destinĂ©es Ă  dĂ©livrer aux malades et Ă  tous les professionnels de santĂ© une Ă©ducation thĂ©rapeutique adaptĂ©e et convergente pour prĂ©venir la iatrogĂ©nĂšse chez la personne ĂągĂ©e [71]. CONCLUSION La iatrogĂ©nĂšse mĂ©dicamenteuse de la personne ĂągĂ©e est donc frĂ©quente, grave et, dans bon nombre de cas, Ă©vitable. Nous avons vu qu’elle ne doit pas pour autant ĂȘtre systĂ©matiquement assimilĂ©e Ă  une erreur mĂ©dicale, compte tenu des difficultĂ©s majeures qu’il y a Ă  manier la prescription des mĂ©dicaments chez des personnes ĂągĂ©es, frĂ©quemment atteintes par plusieurs maladies, tout particuliĂšrement lorsque leur situation somatique, cognitive et psychique est fluctuante. Trois Ă©tapes doivent ĂȘtre distinguĂ©es lors de la prise en charge thĂ©rapeutique d’un malade ĂągĂ© polypathologique et polymĂ©dicamentĂ© — avant de prescrire prendre la dĂ©cision thĂ©rapeutique personnalisĂ©e Ă  chaque malade, au terme de la recherche attentive d’un accord mutuel librement consenti ’’, gage de meilleure observance d’un traitement dont les objectifs sont bien compris [72]. — lors de la prescription discerner la meilleure attitude en fonction des maladies que l’on choisit de traiter et des risques auxquels on expose le malade. — aprĂšs la prescription Ă©valuer rĂ©guliĂšrement l’efficacitĂ© et la tolĂ©rance du traitement, sans hĂ©siter Ă  dĂ©-prescrire ’’ en cas de pathologie intercurrente modifiant les prioritĂ©s de prise en charge. Cette Ă©valuation thĂ©rapeutique doit s’appuyer sur les informations obtenues de l’ensemble des personnes intervenant auprĂšs du malade infirmiĂšres, pharmacien, kinĂ©sithĂ©rapeute, dentiste, auxiliaire de vie, famille
. Enfin, pour compenser l’impossibilitĂ© d’obtenir un risque zĂ©ro ’’, il faut dĂ©velopper systĂ©matiquement un rĂ©flexe iatrogĂšne ’’ afin de dĂ©pister prĂ©cocement certains EIM et diminuer ainsi leur gravitĂ©. PrĂ©venir la iatrogĂ©nĂšse de la personne ĂągĂ©e constitue le modĂšle mĂȘme d’une dĂ©marche Ă©thique faisant converger les intĂ©rĂȘts humains, mĂ©dico-scientifiques et Ă©conomiques. C’est pourquoi il est impĂ©ratif et urgent de mettre en Ɠuvre une vĂ©ritable politique axĂ©e Ă  la fois sur le dĂ©veloppement de l’évaluation des mĂ©dicaments chez les personnes ĂągĂ©es et sur la diffusion institutionnelle d’informations Ă  tous les professionnels de santĂ©, aux malades, Ă  leurs entourages, mais aussi Ă  tous les citoyens au moyen d’un vaste programme pĂ©dagogique. BIBLIOGRAPHIE [1] BEERS OUSLANDER — Risk factors in geriatric drug prescribing a practical guide to avoiding problems. Drugs, 1989, 37 , 105-112. 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Les essais thĂ©rapeutiques chez les personnes ĂągĂ©es sont pertinents et indispensables, mais ils doivent ĂȘtre adaptĂ©s. L’extrapolation aux personnes ĂągĂ©es d’informations obtenues chez des malades plus jeunes, insuffisants rĂ©naux ou insuffisants cardiaques, ne suffit pas les personnes ĂągĂ©es cumulent ces modifications Ă  des degrĂ©s variables d’un individu Ă  l’autre. MalgrĂ© l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© de cette population et les difficultĂ©s des essais thĂ©rapeutiques, l’évaluation des nouveaux mĂ©dicaments doit permettre d’obtenir un minimum d’informations indispensable Ă  leur mise sur le marchĂ© avec des conditions de sĂ©curitĂ© acceptables. Mais elle devrait ĂȘtre systĂ©matiquement complĂ©tĂ©e par une Ă©valuation, notamment de la tolĂ©rance, aprĂšs mise sur le marchĂ©, dans les conditions d’utilisation quotidienne. M. Roger NORDMANN Les sujets ĂągĂ©s ne reprĂ©sentent pas un groupe homogĂšne et les accidents mĂ©dicamenteux surviennent particuliĂšrement en cas d’altĂ©ration de l’élimination rĂ©nale. Il paraĂźt nĂ©cessaire, pour la prescription, de disposer d’une information sur la fonction rĂ©nale du patient. Dans son excellent exposĂ©, Jean Doucet a citĂ© le chiffre de 30ml/mn pour la clairance de la crĂ©atinine destinĂ© Ă  attirer une attention particuliĂšre lorsque sa valeur est infĂ©rieure. Malheureusement, le prescripteur ne dispose gĂ©nĂ©ralement pas de la mesure de cette clairance mais, par contre, du coefficient de Cockroft calculĂ© Ă  partir de la crĂ©atininĂ©mie. Peut-on considĂ©rer ce coefficient comme une indication d’intĂ©rĂȘt beaucoup plus important que la valeur de la crĂ©atinĂ©mie pour guider le prescripteur en prĂ©sence d’un patient ĂągĂ© ? Votre question concerne Ă  la fois la pratique de la dĂ©termination de la clairance de la crĂ©atininĂ©mie et la fiabilitĂ© du coefficient de Cockroft. Depuis quelques annĂ©es, les laboratoires biologiques associent de plus en plus souvent le calcul de la clairance de la crĂ©atinine au rĂ©sultat de la crĂ©atininĂ©mie. D’autre part il existe des rĂ©glettes facilitant ce calcul au lit du malade. En ce qui concerne le coefficient de Cockroft, il n’a pas Ă©tĂ© initialement validĂ© avec un nombre suffisant de personnes de plus de 75, voire 80 ans et il s’avĂšre moins prĂ©cis que d’autres mĂ©thodes de calcul. Mais il est plus facilement utilisable en pratique. Le point important n’est pas que le prescripteur non spĂ©cialiste sache prĂ©cisĂ©ment si le malade a une clairance de la crĂ©atinine un peu supĂ©rieure ou un peu infĂ©rieure Ă  30 ml/mn ; c’est qu’il sache que le malade qu’il soigne a une altĂ©ration de la filtration glomĂ©rulaire qu’il va devoir prendre en compte et surveiller. M. Jean-Luc de GENNES Dans les maillons du systĂšme humain des prescriptions et d’administration, le maillon infirmiĂšre ’’ n’est pas toujours en cause et se trouve trĂšs frĂ©quemment remplacĂ© par un ou plusieurs membres de la famille, spĂ©cialement chez les sujets ĂągĂ©s soignĂ©s Ă  leur domicile. Le problĂšme devient particuliĂšrement aigu chez les patients ĂągĂ©s et leur entourage familial administrateur, Ă©galement ĂągĂ©, avec un risque des troubles de la mĂ©moire dangereux aussi bien de la part du patient que de son entourage prescripteur. En ce cas, il faut essayer de rechercher et de proposer des solutions positives. La prĂ©paration, dĂšs la veille, ou la matinĂ©e, de sachets transparents incluant le mĂ©dicament Ă  prendre, avec Ă©tiquetage sur chaque sachet, du nom du mĂ©dicament, et de l’heure de prise, notamment pour les prises multiples fractionnĂ©es dans la journĂ©e ne serait-elle pas une solution ? Il est effectivement important de dĂ©velopper toutes les possibilitĂ©s techniques permettant de diminuer le risque frĂ©quent d’erreur d’administration des mĂ©dicaments en fonction des situations familiales, sociales et gĂ©ographiques de chaque malade. * ThĂ©rapeutique — MĂ©decine gĂ©riatrique, CHU de Rouen. ** Membre de l’AcadĂ©mie nationale de mĂ©decine. *** Association pĂ©dagogique nationale pour l’enseignement de la thĂ©rapeutique APNET. TirĂ©s Ă  part Professeur Jean DOUCET, Service de MĂ©decine Interne GĂ©riatrique, CHU de Rouen, 76031 Rouen cedex. Article reçu et acceptĂ© le 14 novembre Acad. Natle MĂ©d., 2005, 189, no 8, 1693-1709, sĂ©ance du 22 novembre 2005

MAINTIENET AIDE À DOMICILE DANS LE 91, 92 ET 94. Depuis 1996, nous intervenons sur le dĂ©partement du 92 mais aussi sur les dĂ©partements et communes limitrophes d’Antony (lieu d’implantation de notre siĂšge social) : Bourg la Reine, Chatenay Malabry, Plessis Robonson, Sceaux, Bagneux, Clamart, l'Hay les Roses, Wissous, Fresnes, Massy Et les dĂ©partements Une solution d’hĂ©bergement intermĂ©diaire encore peu connue “Tout le monde me disait Il n’y a pas de solution de rechange ! Mais aujourd’hui je sais que ce n’est pas vrai ! ” Mathilde F., 53 ans, ne voulait pas que sa mĂšre adoptive, ĂągĂ©e de 92 ans, finisse ses jours en maison de retraite. Elle ne voulait pas non plus l’accueillir chez elle, dans un appartement dont chaque mĂštre carrĂ© Ă©tait occupĂ© par les membres de sa propre famille. C’est Ă  ce moment-lĂ  qu’une assistante sociale lui a parlĂ© de l’accueil familial. L’accueil familial peut ĂȘtre - temporaire par exemple, en cas d’absence des proches- ou Ă  temps partiel par exemple, une semaine tous les mois,- ou permanent. Qu’est-ce que l’accueil familial ? Une formule d’accueil par des particuliers Ă  domicile, moyennant rĂ©munĂ©ration, de personnes ĂągĂ©es de plus de 60 ans ou de personnes handicapĂ©es adultes n’appartenant pas Ă  leur famille jusqu’au 4Ăšme degrĂ© inclus. InstaurĂ© en 1989, l’accueil familial est une alternative d’hĂ©bergement pour les personnes ĂągĂ©es et handicapĂ©es, qui ne souhaitent pas vivre dans un Ă©tablissement collectif ou qui ne peuvent ou ne souhaitent pas rester seules Ă  leur domicile. C’est une solution intermĂ©diaire et enrichissante humainement. Il peut rĂ©pondre Ă  des demandes de prise en charge durable ou d’accueil temporaire, notamment pendant les vacances ou aprĂšs une hospitalisation. Une formule humaine et chaleureuse mais pour peu que les rĂšgles du jeu soient claires de part et d’autre. La loi du 10 juillet 1989 avait clairement dressĂ© le cadre de l’accueil familial. Cela pour mettre fin Ă  un certain nombre d’abus. Depuis lors, des modifications lĂ©gislatives et rĂ©glementaires sont intervenues pour permettre notamment d’adapter les conditions d’accueil Ă  l’évolution des modes de vie, tant des personnes accueillies que des accueillants familiaux. Une enquĂȘte sur l’accueil familial, rĂ©alisĂ©e par l’Ifrep fin 2014 et publiĂ©e en avril 2015, montre que, fin 2013, 6 700 personnes ĂągĂ©es ont Ă©tĂ© accueillies et 7 404 accueillants Ă©taient agréés dont 94 % pour un accueil Ă  temps complet. Quelles formalitĂ©s pour la personne accueillie ? Demander en premier lieu, la liste des accueillants familiaux au conseil personne accueillie, ou son reprĂ©sentant lĂ©gal, doit signer avec l’accueillant familial un contrat d’accueil privĂ© dit de grĂ© Ă  grĂ© » conforme Ă  un contrat type rĂ©glementaire. La signature doit avoir lieu au plus tard le jour de l’arrivĂ©e de la personne accueillie. Un exemplaire signĂ© du contrat, ainsi que toute Ă©ventuelle modification ultĂ©rieure, est Ă  adresser aux services du conseil dĂ©partemental. Ce contrat fixe la nature de l’accueil tous les samedis, par exemple, ou Ă  plein temps
, les services fournis ainsi que les locaux mis Ă  disposition, la rĂ©munĂ©ration, les conditions particuliĂšres de modification, de suspension ou de dĂ©nonciation du contrat, la pĂ©riode d’essai, les indemnitĂ©s qui pourraient ĂȘtre dues, les effets du dĂ©faut d’assurance
 La personne accueillie, ou son reprĂ©sentant lĂ©gal, doit demander Ă  l’Urssaf son affiliation en tant qu’ employeur ». La demande se fait par formulaire cerfa n°11469*03 dans les 8 jours suivant l’accueil. Ensuite, chaque trimestre, l’Urssaf adresse Ă  la personne accueillie une dĂ©claration nominative simplifiĂ©e DNS Ă  complĂ©ter pour le calcul des cotisations. Quel coĂ»t ? Le lĂ©gislateur a voulu encourager l’accueil mais aussi limiter les abus dont les personnes ĂągĂ©es ont pu ĂȘtre les victimes. Pour rĂ©duire le risque de spoliation, il a donc strictement encadrĂ© la rĂ©munĂ©ration de l’accueillant. La personne accueillie a Ă  sa charge la rĂ©munĂ©ration de l’accueillant familial. Elle doit aussi payer les cotisations sociales patronales sauf si elle remplit les conditions d’ñge ou de dĂ©pendance pour en ĂȘtre exonĂ©rĂ©e. La demande doit ĂȘtre adressĂ©e Ă  l’Urssaf. Le prix de journĂ©e se compose d’une rĂ©munĂ©ration journaliĂšre des services rendus ainsi que d’une indemnitĂ© de congĂ©, le cas Ă©chĂ©ant, d’une indemnitĂ© journaliĂšre pour sujĂ©tions particuliĂšres fixĂ©e au regard du degrĂ© d’autonomie de la personne accueillie, d’une indemnitĂ© d’entretien correspondant au remboursement des frais occasionnĂ©s pour l’accueil alimentation, Ă©lectricitĂ©, chauffage
, et d’un loyer pour la partie de l’habitation rĂ©servĂ©e Ă  la personne accueillie. La fourchette de rĂ©munĂ©ration varie donc en fonction de l’autonomie de la personne accueillie et de son handicap. Elle s’appuie sur un barĂšme arrĂȘtĂ© par le prĂ©sident du Conseil dĂ©partemental. Le salaire journalier d’un accueillant familial est fixĂ© pour un accueil Ă  temps complet, au minimum Ă  2,5 Smic horaire brut, soit Ă  25,07 € au 1er janvier 2019 auquel il faut ajouter les diffĂ©rentes indemnitĂ©s composant le prix de journĂ©e. Ainsi le coĂ»t moyen d’un accueil familial se situe entre 46 et 59 € par jour, soit entre 1400 et 1800 € par mois. A noter pour faciliter ses dĂ©marches administratives, la personne accueillie peut faire appel aux services d’un tiers rĂ©gulateur si cette prestation est prĂ©vue par les services du dĂ©partement. Quelles aides sociales et fiscales pour la personne accueillie ? La personne accueillie peut bĂ©nĂ©ficier d’aides au financement de son hĂ©bergement telles que l’allocation de logement sociale ALS,l’aide personnalisĂ©e au logement APL,l’aide sociale Ă  l’hĂ©bergement ASH,l’Apa pour la perte d’autonomie. Elle peut Ă©galement avoir droit Ă  une rĂ©duction ou Ă  un crĂ©dit d’impĂŽts au titre de l’emploi d’un salariĂ© Ă  domicile. L’accueillant familial doit garantir la sĂ©curitĂ© et le confort physique et moral des personnes ĂągĂ©es accueillies Un particulier ou un couple s’engage Ă  accueillir Ă  son domicile, Ă  titre onĂ©reux, une personne ĂągĂ©e en lui assurant divers services dont l’hĂ©bergement et l’entretien. Pour ĂȘtre accueillant familial, il faut ĂȘtre agréé par le conseil dĂ©partemental, en rĂ©pondant aux critĂšres d’un rĂ©fĂ©rentiel national depuis dĂ©cembre 2016. Cet agrĂ©ment est donnĂ© pour cinq ans. L’accueil familial peut ĂȘtre permanent, temporaire ou sĂ©quentiel, Ă  temps plein ou Ă  temps partiel de jour ou de nuit, en chambre individuelle ou en logement indĂ©pendant. Un particulier ne peut accueillir qu’une ou deux personnes ĂągĂ©es. L’effectif peut ĂȘtre portĂ© Ă  trois, par dĂ©rogation du prĂ©sident du conseil dĂ©partemental. Comme l’engage le contrat d’accueil mis en place entre la personne accueillie et l’accueillant familial, ce dernier doit garantir la sĂ©curitĂ©, le confort physique et moral des personnes ĂągĂ©es, sa prĂ©sence, la qualitĂ© de son Ă©coute et de sa prĂ©venance. En outre, la personne agréée pour l’accueil et la personne accueillie sont tenues de souscrire l’une et l’autre un contrat d’assurance couvrant les consĂ©quences pĂ©cuniaires de leur responsabilitĂ© civile dans le cas de dommages subis par des tiers. L’organisation, le suivi et le contrĂŽle des accueils familiaux est assurĂ© par le conseil dĂ©partemental. En cas de litige
Commandezvotre Kit Tirelire, composĂ© d’une tirelire, de 2 affiches et d’un mail d’explication Ă  envoyer Ă  tous vos collĂšgues. Placez une affiche et la tirelire prĂšs de la machine Ă  cafĂ© ou dans la cafĂ©tĂ©ria, et une autre affiche dans un lieu de passage, pour mobiliser vos collĂšgues. Reversez ensuite la somme rĂ©coltĂ©e pour le
Objectifs pĂ©dagogiques ConnaĂźtre les particularitĂ©s cliniques et Ă©volutives des MICI chez le sujet ĂągĂ© ConnaĂźtre les particularitĂ©s thĂ©rapeutiques et leurs enjeux chez une personne ĂągĂ©e ConnaĂźtre les risques des traitements mĂ©dicaux et chirurgicaux et leur prĂ©vention ConnaĂźtre la surveillance Ă  mettre en oeuvre Testez-vousNous vous invitons Ă  tester vos connaissances sur l’ensemble des QCU tirĂ©s des exposĂ©s des diffĂ©rents POST'U. Les textes, diaporamas ainsi que les rĂ©ponses aux QCM seront mis en ligne Ă  l’issue des prochaines journĂ©es vos connaissances sur le sujet. Les 5 points forts Chez le sujet ĂągĂ©, il faut distinguer deux formes une MICI ancienne et une MICI de rĂ©vĂ©lation tardive. Les MICI de rĂ©vĂ©lation tardive sont moins agressives que celles survenant chez le sujet jeune. Les sujets ĂągĂ©s ont un sur-risque de mortalitĂ© liĂ©e Ă  l’infection par le Clostridium difficile, aux complications thromboemboliques et Ă  la dĂ©compensation de leurs co-morbiditĂ©s. Les interactions mĂ©dicamenteuses sont extrĂȘmement frĂ©quentes chez le sujet ĂągĂ© et la balance bĂ©nĂ©fices/risques est moins favorable que chez les sujets plus jeunes. Au cours de la colite aiguĂ« grave d’un sujet ĂągĂ©, le recours Ă  la chirurgie doit ĂȘtre envisagĂ© plus prĂ©cocement que chez le sujet jeune. L’incidence des MICI, maladie de Crohn et rectocolite hĂ©morragique, est en augmentation dans les pays dĂ©veloppĂ©s [1, 2]. Dans ces pays, la proportion de sujets ĂągĂ©s reprĂ©sente de 3 % Ă  % de la population [3]. La classe d’ñge des sujets ĂągĂ©s est celle dont les effectifs augmentent le plus rapidement, de l’ordre de 31 % ces dix derniĂšres annĂ©es [3]. La conjonction de ces deux phĂ©nomĂšnes fait donc des MICI de la personne ĂągĂ©e un problĂšme important et Ă©mergent. Cette population de malades reprĂ©sente un dĂ©fi pour les cliniciens en raison de nombreuses spĂ©cificitĂ©s comme davantage de co-morbiditĂ©s, une polymĂ©dication responsable d’ interactions mĂ©dicamenteuses, une perte de socialisation et d’autonomie pour les plus fragiles. En dĂ©pit de l’importance du problĂšme, il n’existe pas de recommandations spĂ©cifiques pour la prise en charge de ces malades. Les principales raisons sont probablement l’exclusion des sujets ĂągĂ©s des essais thĂ©rapeutiques [4-7] et la conception mĂȘme des essais dont les objectifs sont souvent Ă©valuĂ©s Ă  court terme entre 8 et 52 semaines, ce qui ne reflĂšte pas la maladie de toute une vie. L’objectif de cette mise au point est d’exposer les spĂ©cificitĂ©s de la prise en charge des MICI de la personne ĂągĂ©e, depuis l’épidĂ©miologie et la prĂ©sentation clinique jusqu’aux dĂ©cisions thĂ©rapeutiques du quotidien. Il est important de noter que la population des sujets ĂągĂ©s est hĂ©tĂ©rogĂšne, car elle inclut des patients diagnostiquĂ©s plus tĂŽt dans la vie et d’autres atteints d’une MICI diagnostiquĂ©e au 3e Ăąge. Ces deux populations prĂ©sentent des similitudes et des diffĂ©rences, notamment en terme d’épidĂ©miologie et de diagnostic des maladies Ă  rĂ©vĂ©lation tardive. ÉpidĂ©miologie des MICI de la personne ĂągĂ©e Si les MICI sont indiscutablement des maladies qui dĂ©butent tĂŽt dans la vie entre 20 et 30 ans le plus souvent, un second pic d’incidence entre 50 et 70 ans a Ă©tĂ© reconnu notamment dans la RCH [2, 5]. Les sujets ĂągĂ©s de plus de 60 ans reprĂ©sentent 10 % Ă  15 % de l’ensemble des MICI contre 5 % Ă  25 % pour le groupe des enfants et adolescents [5]. Parmi les nouveaux cas diagnostiquĂ©s chez les sujets ĂągĂ©s la proportion des 60-70 ans reprĂ©sente 65 %, les 70-80 ans comptent pour 25 % et seulement 10 % ont plus de 80 ans [4]. Il existe des disparitĂ©s gĂ©ographiques importantes. L’incidence des MICI chez les seniors est estimĂ©e entre 4/100 000 et 6-8/100 000 aux USA et 8-10/100 000 en Europe [6, 7]. Dans la cohorte “senior” du registre EPIMAD, cette proportion des sujets ĂągĂ©s augmente de 5 % Ă  11 % [4, 7]. PrĂ©sentation clinique des MICI de la personne ĂągĂ©e Le diagnostic d’une MICI chez une personne ĂągĂ©e est Ă©voquĂ© le plus souvent sur des symptĂŽmes similaires Ă  ceux des sujets plus jeunes. Il existe nĂ©anmoins des diffĂ©rences sur la frĂ©quence des symptĂŽmes. Si cette prĂ©sentation clinique peut retarder le diagnostic, c’est surtout la frĂ©quence des diagnostics diffĂ©rentiels qui reprĂ©sente la difficultĂ© principale Ă  cette phase initiale de la prise en charge [8]. Les principales manifestations cliniques chez les sujets ĂągĂ©s sont l’amaigrissement, les douleurs abdominales, l’anĂ©mie et la diarrhĂ©e chronique [4, 8]. Les sujets ĂągĂ©s ont moins frĂ©quemment une histoire familiale de MICI et plus souvent des manifestations ostĂ©o-articulaires, notamment une ostĂ©oporose [4, 8]. Cette prĂ©sentation clinique peut expliquer un retard diagnostic dans certaines Ă©tudes [8] mais ce dĂ©lai n’a pas Ă©tĂ© retrouvĂ© en France dans les travaux d’EPIMAD [4]. Au cours de la maladie de Crohn, les sujets ĂągĂ©s ont plus souvent une atteinte colique isolĂ©e, une histoire naturelle semblant moins agressive avec moins de fistule et de stĂ©nose au diagnostic, mais aussi moins d’aggravation du phĂ©notype au cours du suivi [4]. Au cours de la RCH, la prĂ©sentation clinique comporte moins de saignement mais davantage de diarrhĂ©e et de douleurs abdominales. La localisation de la maladie est Ă©galement affectĂ©e par l’ñge au diagnostic avec des atteintes distales plus frĂ©quentes proctites isolĂ©es ou maladies avec une extension limitĂ©e Ă  l’angle colique gauche [9]. S’il peut exister des poussĂ©es rĂ©vĂ©latrices sĂ©vĂšres qui ont Ă©tĂ© identifiĂ©es par de nombreux travaux [9, 10], l’évolution en termes d’extension et de complications semble moins sĂ©vĂšre que chez des sujets plus jeunes. Ainsi, dans l’étude senior » d’EPIMAD, seulement un quart des patients avait une atteinte Ă©tendue [4, 7]. De plus, la maladie restait limitĂ©e Ă  sa localisation initiale chez plus de 80 % des patients [4, 7]. Les rechutes de la maladie semblent moins frĂ©quentes, mais peuvent ĂȘtre plus sĂ©vĂšres et conduire Ă  la chirurgie [12]. L’incidence des colectomies apparaĂźt plus Ă©levĂ©e, que chez les sujets plus jeunes, 4,3 % et 1,9 %, respectivement [9]. De mĂȘme, dans la cohorte EPIMAD, 16 % des seniors diagnostiquĂ©s aprĂšs l’ñge de 60 ans avec une RCH Ă©taient opĂ©rĂ©s dans les 10 ans suivant le diagnostic ce qui contrastait avec la relative bĂ©nignitĂ© de la prĂ©sentation clinique [4, 7]. Les sujets ĂągĂ©s ont une prĂ©sentation clinique diffĂ©rente, mais aussi un taux d’hospitalisation plus Ă©levĂ© que les malades plus jeunes [13]. Les sujets ĂągĂ©s reprĂ©sentent jusqu’à 25 % de toutes les admissions pour MICI aux USA. Ces patients hospitalisĂ©s ont le plus souvent une anĂ©mie, de la dĂ©nutrition et des durĂ©es prolongĂ©es d’hospitalisation notamment en cas de chirurgie [13]. Ces hospitalisations sont associĂ©es Ă  une augmentation de la mortalitĂ© chez ces patients [13]. Les causes de cette augmentation de la mortalitĂ© sont multiples ; le poids des co-morbiditĂ©s est bien sĂ»r important mais une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e aux complications thromboemboliques. En effet, la personne ĂągĂ©e hospitalisĂ©e avec une MICI va additionner les facteurs des risques liĂ©s Ă  l’ñge, Ă  l’hypercoagulabilitĂ© associĂ©e Ă  l’inflammation Ă  ceux liĂ©s Ă  la consĂ©quence de la dĂ©shydratation ou encore de l’alitement [8,13]. Le risque thromboembolique existe chez tous les adultes hospitalisĂ©s pour une MICI mais il devient exponentiel aprĂšs 60 ans pour atteindre les taux les plus Ă©levĂ©s aprĂšs 80 ans [13]. La consĂ©quence pratique est la prescription systĂ©matique d’une prophylaxie primaire anticoagulante et la mise en Ɠuvre d’explorations diagnostiques et d’un traitement curatif au moindre doute de complications thromboemboliques. Diagnostic diffĂ©rentiel des MICI de la personne ĂągĂ©e En raison d’une atteinte colique prĂ©dominante chez la personne ĂągĂ©e, le nombre de diagnostic diffĂ©rentiel est important. Les erreurs diagnostiques sont nombreuses chez les sujets ĂągĂ©s ; un travail a rapportĂ© jusqu’à 60 % d’erreur versus 15 % chez les patients plus jeunes [12]. Les causes les plus frĂ©quemment discutĂ©es dans ce contexte clinique sont les pathologies diverticulaires, la colite ischĂ©mique, les diarrhĂ©es iatrogĂšnes AINS, antibiotiques, autres les infections dont la prĂ©sentation peut ĂȘtre trompeuse chez les personnes ĂągĂ©es, la rectite radique ou encore les colites microscopiques. Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e Ă  la maladie diverticulaire. En effet, la prĂ©valence de la diverticulose colique est estimĂ©e entre 40 % et 60 % aprĂšs 70 ans et les saignements comme les poussĂ©es inflammatoires peuvent en imposer pour une MICI. La formation d’abcĂšs, les perforations, la constitution de fistules peuvent faire errer le diagnostic. De plus, la colite associĂ©e aux diverticules par son caractĂšre segmentaire peut mimer une maladie de Crohn [14]. Une Ă©tude rĂ©cente a estimĂ© ces erreurs liĂ©es Ă  la pathologie diverticulaire Ă  8 % de l’ensemble des diagnostics de MICI [15]. L’irradiation pelvienne pour nĂ©oplasies prostatique ou gynĂ©cologique et la prise d’AINS sont Ă©galement la source de difficultĂ©s diagnostiques qui peuvent ĂȘtre importantes notamment en cas de stĂ©nose [12, 15]. De plus, l’association d’un risque plus important de poussĂ©es avec la prise d’AINS peut constituer une difficultĂ© supplĂ©mentaire [16]. La colite ischĂ©mique ambulatoire est Ă©galement un piĂšge classique. Le caractĂšre brutal du dĂ©but des symptĂŽmes et la triade douleur-diarrhĂ©e-rectorragies » en moins de 48 heures sont Ă©vocateurs, mais l’absence de spĂ©cificitĂ© des aspects endoscopiques comme de l’histologie et les difficultĂ©s liĂ©es au recueil de l’anamnĂšse chez certains malades rendent le distinguo avec la maladie de Crohn parfois difficile [17]. Le poids de la colite ischĂ©mique dans les erreurs diagnostiques n’est pas nĂ©gligeable et a pu atteindre 50 % dans un travail [18]. L’implication dans ces tableaux d’une composante infectieuse comme c’est le cas avec Escherichia coli 0157 H7 complique encore la situation. En effet chez la personne ĂągĂ©e, il n’est pas rare qu’une infection Ă  Clostridium difficile, Shigella, Campylobacter, Salmonella ou encore Yersinia puisse ĂȘtre Ă  l’origine d’une diarrhĂ©e prolongĂ©e de quelques semaines. Parmi ces pathogĂšnes, c’est trĂšs certainement au cours des MICI de la personne ĂągĂ©e que l’infection Ă  Clostridium Difficile mĂ©rite le plus d’attention. En effet, les infections Ă  Clostridium Difficile sont en augmentation et de plus en plus sĂ©vĂšres. L’ñge Ă©levĂ© et la prĂ©sence d’une MICI sont deux facteurs de risque bien Ă©tablis de ces infections non seulement en cours d’hospitalisation, mais aussi en milieu communautaire, mĂȘme s’il n’y a pas eu de prise d’antibiotiques [19]. L’infection Ă  Clostridium Difficile chez le sujet ĂągĂ© porteur d’une MICI est associĂ©e Ă  des hospitalisations plus prolongĂ©es, Ă  un risque accru de chirurgie et surtout Ă  une surmortalitĂ© hospitaliĂšre qui en fait toute la gravitĂ© [19]. L’atteinte colique et l’usage frĂ©quent des corticoĂŻdes chez ces patients constituent, en outre, des facteurs de risque surajoutĂ©s. La consĂ©quence pratique est bien sĂ»r la recherche du Clostridium Difficile au diagnostic, lors des hospitalisations et Ă©galement lors des poussĂ©es en particulier en cas de non rĂ©ponse au traitement [19]. Le traitement mĂ©dical des MICI de la personne ĂągĂ©e Les grands principes de la prise en charge thĂ©rapeutique Comme chez un patient plus jeune, les objectifs du traitement sont d’induire et de maintenir une rĂ©mission clinique, de prĂ©venir la survenue des complications liĂ©es Ă  la maladie par l’obtention d’une cicatrisation des lĂ©sions et d’amĂ©liorer la qualitĂ© de vie en atteignant les PRO » ou Patients Related Outcome » des Anglo-Saxons. Les choix des thĂ©rapeutiques pour obtenir ces rĂ©sultats, devenus de plus en plus ambitieux avec les annĂ©es, sont dictĂ©s par la localisation de la maladie, sa sĂ©vĂ©ritĂ©, son phĂ©notype inflammatoire, stĂ©nosant ou fistulisant, la prĂ©sence de manifestations extradigestives. Mais ses stratĂ©gies chez les sujets ĂągĂ©s doivent ĂȘtre pondĂ©rĂ©es par plusieurs Ă©lĂ©ments. D’une part, il est important de se rappeler que ces stratĂ©gies thĂ©rapeutiques agressives avec la mise en Ɠuvre rapide de traitements immunosuppresseurs ou biologiques en mono ou combo thĂ©rapie n’ont pas Ă©tĂ© validĂ©es dans cette population les personnes ĂągĂ©es Ă©tant systĂ©matiquement exclues des travaux prospectifs ou du fait de leur Ăąge ou du fait de co-morbiditĂ©s confondantes. D’autre part, le potentiel Ă©volutif de progression comme les changements de phĂ©notypes ou d’extension des atteintes est plus rare lorsque la maladie est diagnostiquĂ©e tardivement dans la vie [4,9]. Par ailleurs, les prĂ©occupations liĂ©es Ă  la sĂ©curitĂ© d’emploi des thĂ©rapeutiques qui modulent l’immunitĂ© sont importantes chez les personnes ĂągĂ©es. Il est bien Ă©tabli que l’immunitĂ© tant innĂ©e qu’humorale dĂ©cline avec l’ñge. Par exemple l’inflammation mĂ©diĂ©e par les Toll-like rĂ©cepteurs 4 [20] ou la production d’immunoglobulines sont impactĂ©es par le vieillissement [21]. La frĂ©quence de la dĂ©nutrition accentue en outre l’altĂ©ration de ces fonctions immunologiques [22]. Les consĂ©quences ne sont pas anodines chez les personnes ĂągĂ©es surtout lors de la prescription d’agents immunosuppresseurs ou les risques d’infections opportunistes ou de cancers sont bien rĂ©els. Ces limites sont encore plus importantes lorsque l’on cherche Ă  Ă©tablir des recommandations pratiques fondĂ©es sur les preuves. Enfin la derniĂšre limitation est reprĂ©sentĂ©e par la polymĂ©dication des personnes ĂągĂ©es. Ce problĂšme est si frĂ©quent qu’il ne se pose pas en termes de prise ou non d’autres mĂ©dicaments mais en termes de nombre de traitements concomitants. Ainsi, plusieurs travaux ont retrouvĂ© une prise en moyenne de 5 traitements concomitants et de plus de 6 traitements chez plus de 25 % des patients [22, 23]. Il est donc crucial de considĂ©rer ce point avant d’introduire une thĂ©rapeutique pour la MICI afin d’éviter des accidents iatrogĂšnes et de faciliter l’observance. Un contrĂŽle systĂ©matique de ces interactions est souhaitable tant les mĂ©canismes d’interactions comme les innovations dans la pharmacopĂ©e rendent difficile le maintien Ă  jour des connaissances. De plus, l’impact des co-morbiditĂ©s notamment celles qui affectent les fonctions supĂ©rieures doivent ĂȘtre prises en compte ainsi que l’implication des aidants ou des professionnels paramĂ©dicaux dans les situations de dĂ©pendances. Les classes thĂ©rapeutiques Les AminosalicylĂ©s Le 5-ASA est le pilier de la prise en charge thĂ©rapeutique de la RCH ; il est essentiel dans le traitement d’attaque comme dans le traitement de fond de cette pathologie [4]. Les sujets ĂągĂ©s ne font pas exception. Plus de 90 % des RCH en population gĂ©nĂ©rale dans le Nord de la France recevaient un 5-ASA quellles que soient sa forme ou sa voie d’administration topique ou orale [4]. Au cours de la maladie de Crohn sa place est beaucoup plus discutĂ©e [23]. Il est toutefois intĂ©ressant de noter que dans la cohorte senior » d’EPIMAD, 80 % des personnes ĂągĂ©es prise en charge pour une maladie de Crohn recevaient un 5-ASA [4]. Cette constatation n’est pas synonyme d’efficacitĂ© et peut reflĂ©ter les hĂ©sitations des cliniciens Ă  utiliser d’autres classes thĂ©rapeutique ou ĂȘtre le reflet de la relative bĂ©nignitĂ© de l’histoire naturelle de la maladie de Crohn de diagnostic tardif [4, 7]. Au cours de la RCH l’approche combinĂ©e orale et topique est plus efficace que les monothĂ©rapies [24]. NĂ©anmoins, les difficultĂ©s liĂ©es Ă  la polymĂ©dication plaident pour limiter les interactions et favoriser l’observance, Ă  des administrations une fois par jour [24]. Il est Ă©tabli que l’observance n’est adĂ©quate que chez 40 Ă  60 % des malades, selon que l’on mesure le phĂ©nomĂšne Ă  l’aide de questionnaires dĂ©claratifs ou que l’on fonde l’approche sur des mesures objectives des traitements dosages urinaires [25]. Chez les personnes ĂągĂ©es, les troubles sphinctĂ©riens qui peuvent toucher 10 % Ă  25 % des patients hospitalisĂ©s [26] et 5 % des patients en ambulatoire peuvent limiter l’usage, l’observance et l’efficacitĂ© des formes topiques surtout les lavements. Les 5-ASA sont abondamment prescrits en raison de leur excellente tolĂ©rance et, en dehors de la nĂ©phrotoxicitĂ© qui reste rare, leur profil de sĂ©curitĂ© est bon [24]. L’atteinte rĂ©nale est un effet idiosyncrasique non liĂ© Ă  la dose, ni Ă  la durĂ©e d’exposition. Les atteintes rĂ©nales liĂ©es Ă  l’hypertension ou au diabĂšte, frĂ©quentes Ă  cet Ăąge, peuvent gĂȘner l’interprĂ©tation des tests rĂ©naux, sanguins ou urinaires. C’est pourquoi, un avis spĂ©cialisĂ© est souvent nĂ©cessaire. Les autres effets secondaires, nausĂ©es, vomissements, cĂ©phalĂ©es ou rash cutanĂ©, sont rares. Des aggravations paradoxales des signes digestifs sont possibles chez moins de 5 % des patients et elles cĂšdent avec le changement de classe thĂ©rapeutique [21]. Les principales interactions mĂ©dicamenteuses concernent les AVK warfarine avec une augmentation possible de l’INR [24, 27], les thiopurines avec l’élĂ©vation des 6 TGN source possible de toxicitĂ© hĂ©matologique et enfin l’isoniazide dont l’usage n’est pas rare chez ces patients ĂągĂ©s, notamment avant l’initiation d’un traitement biologique. Les antibiotiques La place des antibiotiques dans la prise en charge de la maladie de Crohn est controversĂ©e lors des poussĂ©es modĂ©rĂ©es. En revanche, beaucoup d’auteurs recommandent leur utilisation en cas de complications infectieuses dans les formes fistulisantes ou en appoint du drainage lors de la prise en charge des abcĂšs liĂ©s Ă  la maladie de Crohn [28]. Au cours de la RCH, leur usage est limitĂ© en dehors de leur emploi dans les pouchites et avec moins de preuves dans les colites graves [28]. Les deux antibiotiques les plus Ă©tudiĂ©s et les plus prescrits dans les MICI sont le mĂ©tronidazole et la ciprofloxacine seuls ou en combinaison. De plus, la frĂ©quence des infections Ă  Clostridium Difficile rend compte de la frĂ©quence de la prescription du mĂ©tronidazole, tandis que la ciprofloxacine est un facteur de risque [13]. Les effets secondaires du mĂ©tronidazole sont les nausĂ©es, la dysgeusie avec un goĂ»t mĂ©tallique et en cas d’utilisation prolongĂ©e les neuropathies pĂ©riphĂ©riques [6]. Le mĂ©tronidazole est un inhibiteur du cytochrome P450 qui interagit potentiellement avec de multiples mĂ©dications prescrites chez les personnes ĂągĂ©es dont les statines, les inhibiteurs calciques, le sildenafile [24, 27], la warfarine en augmentant l’INR [6]. Il est nĂ©cessaire Ă©galement de prĂ©venir les patients de l’effet antabuse avec la prise d’alcool. Le mĂ©tronidazole interagit Ă©galement avec la phĂ©nytoine et le lithium dont il peut majorer la toxicitĂ© [24, 27]. La ciprofloxacine diminue le mĂ©tabolisme de la thĂ©ophylline qui peut devenir toxique et interagit avec la phĂ©nitoine et les AVK dont elle majore le risque hĂ©morragique [27]. Les patients ĂągĂ©s sont Ă©galement sujets aux atteintes tendineuses sous ciprofloxacine ainsi qu’à des allongements du QT sur les ECG pouvant devenir critiques en cas d’hypokaliĂ©mie [27]. La corticothĂ©rapie La corticothĂ©rapie systĂ©mique est indiquĂ©e pour induire la rĂ©mission en cas d’échec des 5-ASA au cours de la RCH ou en cas de poussĂ©e grave. Au cours de la maladie de Crohn, son usage est recommandĂ© en cas de poussĂ©e sĂ©vĂšre et elle n’a bien sĂ»r pas de place dans le maintien de la rĂ©mission [29]. Les personnes ĂągĂ©es sont les plus susceptibles de dĂ©velopper des effets secondaires en cas d’exposition prolongĂ©e aux corticostĂ©roĂŻdes [30]. Ces effets secondaires dose-dĂ©pendants sont prĂ©sents chez presque un patient sur deux. Les effets secondaires affectant le squelette comme l’ostĂ©oporose avec ses fractures ou les ostĂ©onĂ©croses peuvent toucher jusqu’à 16 % des patients traitĂ©s [30]. Des apports calciques et en vitamine D insuffisants contribuent Ă  cette toxicitĂ© dans cette population. L’implication pratique est la limitation de l’usage des corticoĂŻdes, mais aussi l’évaluation rĂ©guliĂšre de la densitomĂ©trie osseuse, l’optimisation des apports calciques et vitaminiques et enfin le recours aux biphosphonates si besoin [30]. L’autre complication des corticoĂŻdes concerne leur impact sur les fonctions cognitives des personnes ĂągĂ©es avec des troubles de l’attention, du sommeil et des dĂ©pressions induites plus frĂ©quentes [30]. La rĂ©tention hydrosodĂ©e favorisĂ©e par la corticothĂ©rapie aura Ă©galement un impact sur l’hypertension artĂ©rielle, l’insuffisance cardiaque et les maladies rĂ©nales [30]. La corticothĂ©rapie est Ă©galement Ă  l’origine de dĂ©compensation de diabĂšte, de l’exacerbation de glaucomes et de l’induction de cataracte [30]. Les interactions des corticoĂŻdes avec les autres traitements sont nombreuses [27] notamment la phĂ©nytoine, le phĂ©nobarbital, l’éphĂ©drine et la rifampicine [24]. Le budesonide qui affecte moins les co-morbiditĂ©s doit ĂȘtre privilĂ©giĂ© autant que possible dans les atteintes ilĂ©ales et coliques droites de la maladie de Crohn et sa formulation MMX » rend possible son utilisation au cours de la RCH [31]. Les immunosuppresseurs Chez un patient ĂągĂ©, une dĂ©cision d’immunosuppression sera motivĂ©e le plus souvent pour lever une corticodĂ©pendance ; situation oĂč le bĂ©nĂ©fice attendu est assez important. Mais la situation la plus frĂ©quente en pratique est celle oĂč le patient a vieilli avec son traitement immunosuppresseur ; la discussion ne se pose plus en termes d’épargne cortisonique, mais en termes de variation de la balance bĂ©nĂ©fice/risque de l’immunosuppresseur avec le vieillissement. Les deux molĂ©cules utilisables sont les thiopurines et le mĂ©thotrexate. Azathioprine et 6-mercaptopurine ont dĂ©montrĂ© leur intĂ©rĂȘt dans la maladie de Crohn et la RCH, le mĂ©thotrexate est efficace dans la maladie de Crohn [32] et sur les symptĂŽmes de RCH cortico-dĂ©pendante METEOR. Il semble que les effets de ces traitements chez les personnes ĂągĂ©es soient voisins de ceux observĂ©s chez les sujets plus jeunes [24, 27]. En revanche, l’usage de ces options thĂ©rapeutiques semblent beaucoup plus limitĂ© chez les seniors. Ainsi, dans une Ă©tude conduite chez prĂšs de 400 MICI de plus de 65 ans dont un tiers Ă©tait dĂ©pendant aux corticoĂŻdes au long cours seulement 6 % ont reçu des thiopurines Azathioprine ou 6-MP et 1 % du MĂ©thotrexate [21]. Le profil de toxicitĂ© de ces molĂ©cules explique sĂ»rement en grande partie leur sous utilisation dans cette situation. Les Thiopurines Azathioprine et 6 mercaptopurine Les effets secondaires des thiopurines peuvent ĂȘtre idiosyncrasiques et survenir Ă  l’initiation du traitement comme la fiĂšvre, les pancrĂ©atites ou encore les atteintes hĂ©patiques aiguĂ«s. Ces effets peuvent concerner jusqu’à 5 % des patients [33]. La toxicitĂ© hĂ©matologique peut survenir plus tardivement et Ă  tout moment et s’explique en grande partie par le polymorphisme de la thiopurine methyltransferase TPMT. Ces dĂ©ficits peuvent expliquer des leucopĂ©nies sĂ©vĂšres dont la gravitĂ© peut ĂȘtre rĂ©elle chez les sujets ĂągĂ©s [33]. Le phĂ©notypage prĂ©alable de la TPMT avant l’initiation est souhaitable en thĂ©orie, mais ne dispensera pas de la surveillance Ă©troite de ce risque de myĂ©losuppression [34] car les altĂ©rations de la TPMT ne sont pas les seuls mĂ©canismes en cause. Ainsi une myĂ©losuppression peut survenir en lien avec une interaction mĂ©dicamenteuse comme avec l’allopurinol ou l’interaction impose une rĂ©duction de dose de 25 % de l’azathioprine ou encore avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion [24, 27]. Au-delĂ  de cette gestion et de la prĂ©vention au quotidien des toxicitĂ©s des thiopurines, ce sont les risques nĂ©oplasiques qui impactent le plus la balance bĂ©nĂ©fice/risque de ces molĂ©cules surtout chez les malades stables sous thiopurines depuis de nombreuses annĂ©es. Ainsi, il a Ă©tĂ© Ă©tabli que les thiopurines majorent le risque de lymphome non Hodgkinien et ce de maniĂšre Ăąge-dĂ©pendante et rĂ©versible Ă  l’arrĂȘt du traitement [35]. L’étude CESAME a Ă©galement identifiĂ© un risque de cancer urothĂ©lial chez les hommes [36]. Le niveau de ces risques doit amener Ă  considĂ©rer et Ă  discuter l’arrĂȘt de ces traitements passĂ© l’ñge de 65 ans. Le risque de cancer cutanĂ© non mĂ©lanome doit conduire Ă  un suivi dermatologique annuel et Ă  des mesures de protection contre l’exposition solaire. On notera que ce risque de cancer persiste Ă  l’arrĂȘt du traitement [37]. Les bĂ©nĂ©fices potentiels de l’azathioprine chez les patients ĂągĂ©s sont donc Ă  mettre en parallĂšle des risques. Cet Ă©quilibre a Ă©tĂ© testĂ© par un modĂšle de Markov qui a mis en Ă©vidence un gain en qualitĂ© de vie ajustĂ©e QALYs qui diminue avec l’ñge d’initiation du traitement jusqu’à un bĂ©nĂ©fice qui n’est plus mesurable aprĂšs l’ñge de 65 ans [38]. MĂ©thotrexate Le mĂ©thotrexate n’a pas fait l’objet de travaux dĂ©diĂ©s au cours des MICI de la personne ĂągĂ©e mais son usage au cours du psoriasis et de la polyarthrite rhumatoĂŻde permet d’en connaĂźtre mieux le profil d’efficacitĂ© et de sĂ©curitĂ© d’emploi [39]. Son efficacitĂ© semble identique dans les diffĂ©rentes classes d’ñge avec toutefois une limitation de l’usage chez les patients ĂągĂ©s dont la fonction rĂ©nale est altĂ©rĂ©e car la prescription du mĂ©thotrexate est contre indiquĂ©e dans cette situation [40]. Les effets secondaires gastro-intestinaux comme la toxicitĂ© hĂ©matologique semblent majorĂ©s chez les patients ĂągĂ©s. La prise concomitante d’AINS, au premier rang desquels figure l’aspirine, majore la toxicitĂ© mĂ©dullaire en inhibant la filtration glomĂ©rulaire et peut conduire Ă  une aplasie [40]. Une partie des effets secondaires comme la fatigue, les nausĂ©es, les stomatites, peuvent ĂȘtre prĂ©venus ou attĂ©nuĂ©s par la prise d’acide folique [39]. Les autres interactions avec le mĂ©thotrexate concernent les tĂ©tracyclines, la pĂ©nicilline, la thĂ©ophylline et les diurĂ©tiques de l’anse [39]. En revanche, le mĂ©thotrexate ne semble pas augmenter le risque de lymphome, ce qui en fait une option thĂ©rapeutique lorsque ce risque rentre en ligne de compte chez un patient ĂągĂ© [35]. Ciclosporine La ciclosporine peut ĂȘtre utilisĂ©e dans les colites aiguĂ«s graves rĂ©fractaires aux corticoĂŻdes mĂȘme si elle n’est pas supĂ©rieure Ă  l’infliximab dans cette indication [41]. Chez les personnes ĂągĂ©es, son emploi est dĂ©licat et les effets secondaires frĂ©quents [42]. La ciclosporine est en outre Ă  l’origine d’interactions mĂ©dicamenteuses en partie liĂ©es Ă  son effet inhibiteur sur le cytochrome P450 comme pour les inhibiteurs calciques et l’allopurinol ou plus indirectement via des modifications du flux sanguin hĂ©patique pour la phĂ©nytoine, la rifampicine, la carbamazepine et le phĂ©nobarbital. La ciclosporine peut interagir avec les antibiotiques nĂ©phrotoxiques comme la gentamycine et la vancomycine [42]. De plus, classiquement le relais de la ciclosporine est pris par l’azathioprine dont nous avons vu qu’il n’était pas le meilleur choix chez une personne ĂągĂ©e. Tout ceci conduit en pratique clinique a un usage limitĂ© de la ciclosporine dans cette population. Les biothĂ©rapies Les anti-TNF alpha Le rĂŽle des anti-TNF dans l’induction et le maintien de la rĂ©mission clinique et endoscopique est bien Ă©tabli dans les MICI. Ces traitements rĂ©duisent les hospitalisations, le recours Ă  la chirurgie et amĂ©liorent la qualitĂ© de vie. Nous ne disposons pas du mĂȘme niveau de preuve chez les personnes ĂągĂ©e. NĂ©anmoins, les indications sont les mĂȘmes que chez les sujets plus jeunes [43]. Les donnĂ©es d’efficacitĂ© des anti TNF chez les personnes ĂągĂ©es sont discordantes. Certaines Ă©tudes ont montrĂ© des rĂ©sultats similaires [43, 44]. D’autres font Ă©tat de taux de rĂ©ponses de 61 % comparĂ©s aux 83 % observĂ©s chez les sujets de moins de 60 ans [45, 44]. En France, la cohorte senior » d’EPIMAD ne retrouvait que 30 malades exposĂ©s aux anti-TNF, ce qui suggĂšre une sous-utilisation de ces molĂ©cules chez les personnes ĂągĂ©s [4]. Les donnĂ©es concernant la sĂ©curitĂ© d’emploi de ces molĂ©cules dans cette population expliquent peut-ĂȘtre cette constatation. Le premier signal de prudence est venu des donnĂ©es rapportĂ©es par la Mayo Clinic selon lesquelles 3 des 4 dĂ©cĂšs sous anti-TNF Ă©taient survenus aprĂšs 60 ans [45]. Un travail suĂ©dois a montrĂ© un risque augmentĂ© d’effets secondaires, notamment d’infections sĂ©vĂšres chez 11 % des sujets ĂągĂ©s, contre seulement 2 % chez les plus jeunes dans les essais et les Ă©tudes post marketings [47]. Cottone et coll [44] ont rapportĂ© un risque d’une ampleur voisine 12 % d’infection sĂ©vĂšre et 3 % de mortalitĂ©. Il est Ă  noter que la majoritĂ© des infections sĂ©vĂšres Ă©taient des pneumopathies et qu’une prĂ©vention adaptĂ©e devrait permettre de limiter ces risques. L’image en miroir de ces complications est un taux d’arrĂȘt de traitement plus important chez les personnes ĂągĂ©es qui peut atteindre 70 % Ă  deux ans de l’initiation du traitement [46]. De plus, il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© une augmentation significative de certaines nĂ©oplasies sous anti-TNF comme rĂ©cemment le risque de lymphome [48] et de mĂ©lanome connu depuis plus longue date [49]. Des donnĂ©es spĂ©cifiques aux personnes ĂągĂ©es sont attendues. Outre ces risques infectieux et nĂ©oplasiques, l’interaction avec les co-morbiditĂ©s notamment cardiovasculaires est importante Ă  prendre en compte. L’insuffisance cardiaque dĂ©compensĂ©e classe 3 et 4 de la NYHA reprĂ©sente une contre-indication aux anti-TNF. Pour la pratique on retiendra que les anti-TNF sont utilisables chez les personnes ĂągĂ©es, mais qu’une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e au dĂ©pistage et Ă  la prĂ©vention des complications notamment infectieuses et que ces Ă©lĂ©ments doivent contrebalancer les bĂ©nĂ©fices attendus. Il est important dans ce contexte de s’assurer de la couverture vaccinale des patients contre le pneumocoque et contre la grippe saisonniĂšre. Vedolizumab Le vedolizumab dispose d’une AMM europĂ©enne dans les MICI et, en France, sa prise en charge sur liste en sus est possible au cours de la RCH aprĂšs Ă©chec ou en cas de contre-indication aux anti-TNF. Le blocage des intĂ©grines par cet anticorps est une option thĂ©rapeutique intĂ©ressante pour le traitement des MICI des personnes ĂągĂ©es. En effet, un contrĂŽle des phĂ©nomĂšnes inflammatoires sans immunosuppression systĂ©mique pourrait convenir Ă  cette population fragile qui prĂ©sente frĂ©quemment des co-morbiditĂ©s cardiovasculaires limitant le recours aux anti-TNF. Les analyses post hoc des essais pivot GEMINI 1 and 2 montre un bon profil d’usage de ces molĂ©cules quelle que soit la classe d’ñge Ă©tudiĂ©e aprĂšs 55 ans, entre 35 et 55 et avant 35 ans. Il n’a pas Ă©tĂ© notĂ© de diffĂ©rence entre les groupes en termes d’effets secondaires et notamment d’infections [51]. De plus, dans une Ă©tude rĂ©trospective concernant 29 malades ĂągĂ©s de plus de 60 ans traitĂ©s par vedolizumab pendant 30 semaines, seuls trois patients ont prĂ©sentĂ© un effet secondaire Ă  type de pneumopathie, d’exacerbation des symptĂŽmes digestifs et de tableau pseudogrippal [51]. Si ces donnĂ©es de sĂ©curitĂ© d’emploi sont confirmĂ©es Ă  une plus large Ă©chelle, le vedolizumab pourrait constituer une option thĂ©rapeutique de choix au cours de la prise en charge des MICI des personnes ĂągĂ©es. Ustekinumab L’Ustekinumab, anticorps anti IL12-23, vient rĂ©cemment d’obtenir une AMM et une inscription sur la liste en sus qui permet sa prise en charge dans le traitement de la maladie de Crohn rĂ©fractaire ou prĂ©sentant une contre-indication aux anti-TNF. Nous ne disposons pas encore de donnĂ©es spĂ©cifiques aux personnes ĂągĂ©es au cours du traitement de la maladie de Crohn. Toutefois, du fait de sa diffusion dans le traitement du psoriasis nous disposons de l’expĂ©rience acquise, certes Ă  des posologies plus faibles, par les dermatologues. En effet, il existe un registre PSOLAR Psoriasis Longitudinal Assessment and Registry regroupant plus de 10 000 patients qui suggĂšre que l’ustekinumab Ă©tait la biothĂ©rapie la moins souvent associĂ©e aux complications infectieuses dans cette indication [52] avec une efficacitĂ© trĂšs satisfaisante [53]. Du fait de ces donnĂ©es dans l’expĂ©rience dermatologique, la molĂ©cule se positionne en premiĂšre ligne des biothĂ©rapies chez les personnes ĂągĂ©es traitĂ©es pour un psoriasis. La chirurgie L’échec du traitement mĂ©dical constitue l’indication principale chez les personnes ĂągĂ©es traitĂ©es pour une MICI mais les formes sĂ©vĂšres d’infection Ă  Clostridium et les cancers colorectaux constituent des indications frĂ©quentes dans cette population [9, 13]. Les complications post-opĂ©ratoires et la mortalitĂ© ont diminuĂ© de maniĂšre significative ces derniĂšres annĂ©es pour s’établir aux environs de 20 % [9]. Les travaux les plus rĂ©cents ne retrouvent pas de diffĂ©rence entre les sujets ĂągĂ©s et ceux plus jeunes [9]. NĂ©anmoins, l’hypoalbuminĂ©mie et la chirurgie rĂ©alisĂ©e en urgence sont associĂ©es aux Ă©volutions les plus dĂ©favorables. Dans la cohorte senior du registre EPIMAD, la chirurgie rĂ©alisĂ©e chez les patients en colite aiguĂ« grave rĂ©fractaire aux cortico-stĂ©roides Ă©tait Ă©galement associĂ©e Ă  une morbimortalitĂ© significative [54]. L’ñge ne contre indique pas pour lui-mĂȘme la rĂ©alisation de chirurgie complexes chez les sujets ĂągĂ©s et notamment l’anastomose ilĂ©oanale, mais l’évaluation des fonctions sphinctĂ©riennes, de la motricitĂ© et des fonctions cognitives doivent faire partie de l’évaluation prĂ©opĂ©ratoire [55]. On notera toutefois qu’une dĂ©gradation du rĂ©sultat fonctionnel de ces anastomoses ilĂ©oanales est peut-ĂȘtre plus frĂ©quente chez les sujets ĂągĂ©s [55]. Pour la pratique, on retiendra que la chirurgie est une option Ă  envisager chez les sujets ĂągĂ©s et que tout doit ĂȘtre mis en Ɠuvre pour pouvoir programmer ces interventions et limiter ainsi la morbi-mortalitĂ©. Les cancers colorectaux associĂ©s Ă  l’inflammation Vieillir avec une MICI expose au risque de cancer colorectal. Il est bien Ă©tabli que ce risque est majorĂ© par l’extension et la durĂ©e d’évolution de la colite d’une part et par l’association Ă  la cholangite sclĂ©rosante primitive et aux antĂ©cĂ©dents familiaux d’autre part [56]. Le risque devient significatif aprĂšs 8 Ă  10 d’évolution et sert de rationnel Ă  la surveillance endoscopique, ce d’autant que le dĂ©pistage de la dysplasie est bien codifiĂ© [56]. Les consignes de surveillance ne sont pas diffĂ©rentes chez les patients ĂągĂ©s. En revanche, le risque de cancer des patients diagnostiquĂ©s tardivement au cours de la vie avec une MICI n’était pas augmentĂ© dans la cohorte senior » d’EPIMAD mais avec un suivi de 5 ans [57]. Chez les sujets ĂągĂ©s les consignes de dĂ©pistage doivent tenir compte des possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques en cas de coloscopie pathologique notamment l’absence de contre indication Ă  une chirurgie curative et l’existence d’une espĂ©rance de vie permettant d’espĂ©rer un bĂ©nĂ©fice d’un tel dĂ©pistage. En effet, il est important de se souvenir que l’ñge est un facteur de risque indĂ©pendant de complications de la coloscopie et notamment du risque perforatif [58]. L’évaluation gĂ©riatrique pour aider Ă  la dĂ©cision La prise en charge d’une personne ĂągĂ©e atteinte de MICI nĂ©cessite en plus d’une Ă©valuation habituelle de la maladie, de sa localisation, et de sa sĂ©vĂ©ritĂ©, une attention particuliĂšre sur l’état physiologique, l’autonomie des patients et sur les choix des thĂ©rapeutiques en raison des risques possibles de morbiditĂ©, d’intolĂ©rance et d’interactions mĂ©dicamenteuses chez un patient poly-mĂ©dicamentĂ©. En effet, les possibilitĂ©s thĂ©rapeutiques chez un patient affaibli, porteur de nombreuses comorbiditĂ©s seront limitĂ©es et son pronostic vital possiblement engagĂ© lors d’une hospitalisation ou d’une poussĂ©e de la maladie ou d’un effet secondaire du traitement. Chez ces patients, les besoins notamment en soins de suite peuvent ĂȘtre importants aprĂšs une phase d’activitĂ© de la maladie. On estime ainsi qu’un tiers des MICI de plus de 80 ans et que 12 % de ceux d’ñge compris entre 65 et 80 ans hospitalisĂ©s vont nĂ©cessiter des soins infirmiers Ă  domicile en raison d’une perte d’autonomie [13]. À l’inverse, un sujet ĂągĂ© en bonne forme doit pouvoir bĂ©nĂ©ficier des progrĂšs thĂ©rapeutiques tant au niveau de l’accĂšs aux biothĂ©rapies qu’à celui des stratĂ©gies de traitement plus agressives [12]. Conclusion En guise de conclusion et pour illustrer la mise en pratique de ces concepts sur la prise en charge des personnes ĂągĂ©es atteintes de MICI, le cas de la poussĂ©e grave de RCH chez le patient ĂągĂ© est un exemple assez dĂ©monstratif. Cette situation est peu frĂ©quente mais les diagnostics diffĂ©rentiels comme une colite Ă  Clostridium difficile ou une colite ischĂ©mique, doivent ĂȘtre pris en compte. Rapidement en hospitalisation la gestion des risques comme les complications thromboemboliques et les infections, a une importance cruciale. Il faut ensuite introduire une corticothĂ©rapie avec ses effets secondaires dĂ©lĂ©tĂšres sur de nombreuses co-morbiditĂ©s des sujets ĂągĂ©s. Enfin, en l’absence de rĂ©ponse il faut dĂ©cider rapidement entre l’infliximab ou la colectomie subtotale, certes morbide mais capable, si elle est rĂ©alisĂ©e assez tĂŽt, de sauver la vie du patient. La figure 1 synthĂ©tise les principes de prise en charge de ces colites aiguĂ«s graves des sujets ĂągĂ©s et les enjeux spĂ©cifiques de cette population fragile ou les risques de mortalitĂ© sont bien prĂ©sents. Figure 1. La prise en charge des MICI du sujet ĂągĂ© est incontestablement un des grands dĂ©fis des annĂ©es Ă  venir car cette population augmente progressivement que ce soit par l’apparition de cas de novo tardifs ou le vieillissement de nos patients sous immunosuppresseurs. RĂ©fĂ©rences Cosnes J, Gower-Rousseau C, Seksik P, Cortot A. Epidemiology and natural history of inflammatory bowel diseases. 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J Crohns Colitis 2011; 5 189-195 Emploi: Aide au personnes ĂągĂ©e Ă  Obernai, Bas-Rhin ‱ Recherche parmi 903.000+ offres d'emploi en cours ‱ Rapide & Gratuit ‱ Temps plein, temporaire et Ă  temps partiel ‱ Meilleurs employeurs Ă  Obernai, Bas-Rhin ‱ Emploi: Aide au personnes ĂągĂ©e - facile Ă  trouver ! AccueilSocial - SantĂ©Allocations et aides aux personnes ĂągĂ©esAllocation de solidaritĂ© aux personnes ĂągĂ©es AspaVĂ©rifiĂ© le 18 aoĂ»t 2022 - Direction de l'information lĂ©gale et administrative Premier ministreL'allocation de solidaritĂ© aux personnes ĂągĂ©es Aspa est une prestation mensuelle accordĂ©e aux retraitĂ©s ayant de faibles ressources et vivant en France. Elle est versĂ©e par votre caisse de retraite Carsat titleContent, MSA, .... Son montant dĂ©pend notamment de votre situation familiale vie de couple ou non. Quelle est votre situation ?
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Face Ă  une personne dĂ©munie, vulnĂ©rable, en danger mental ou social, il peut ĂȘtre utile de procĂ©der Ă  un signalement. Ainsi pour permettre la mise en place d'un rĂ©gime de protection, et Ă©viter un abus de faiblesse, une dĂ©gradation, un danger potentiel pour sa vie, liĂ© Ă  une maltraitance ou une maladie... Parfois le signalement permettra de pallier Ă  une crise. D'autrefois, il Ă©vitera une aggravation... Le signalement implique d'aviser les professionnels ,tels que les services sociaux, Ă©tablissements de soins mĂ©dicaux, sociaux, professionnels de l'enfance ex ,le service de l'Action Sociale Ă  l'Enfance ASE du DĂ©partement. mais aussi et principalement le procureur de la RĂ©publique. Ce signalement ne sera pas analysĂ© comme une plainte pĂ©nale destinĂ©e Ă  punir un responsable. Il a pour visĂ©e d'informer et Ă  protĂ©ger un enfant ou un majeur en danger. Il une obligatoire pour un mineur en danger. Comment signaler ? et Quelles seront les consĂ©quences ? Face Ă  une personne dĂ©munie, vulnĂ©rable, en danger mental ou social, il peut ĂȘtre utile de procĂ©der Ă  u Face Ă  une personne dĂ©munie, vulnĂ©rable, en danger mental ou social, il peut ĂȘtre utile de procĂ©der Ă  un signalement. Ainsi pour permettre la mise en place d'un rĂ©gime de protection, et Ă©viter un abus de faiblesse, une dĂ©gradation, un danger potentiel pour sa vie, liĂ© Ă  une maltraitance ou une maladie... Parfois le signalement permettra de pallier Ă  une crise. D'autrefois, il Ă©vitera une aggravation... Le signalement implique d'aviser les professionnels ,tels que les services sociaux, Ă©tablissements de soins mĂ©dicaux, sociaux, professionnels de l'enfance ex ,le service de l'Action Sociale Ă  l'Enfance ASE du DĂ©partement. mais aussi et principalement le procureur de la RĂ©publique. Ce signalement ne sera pas analysĂ© comme une plainte pĂ©nale destinĂ©e Ă  punir un responsable. Il a pour visĂ©e d'informer et Ă  protĂ©ger un enfant ou un majeur en danger. Il une obligatoire pour un mineur en danger. Comment signaler ? et Quelles seront les consĂ©quences ? I- Dans quels cas signaler pour permettre une protection ? A Pour qui ? 1°- pour les majeurs Aux fins d'Ă©viter un abus de faiblesse, une dĂ©gradation, un danger potentiel pour sa vie, liĂ© Ă  une maltraitance physique ou mentale ou une maladie... C'est un devoir de conscience. 2°- pour les mineurs - maltraitĂ©s , tel que cela ressort de constations physiques ou morales exemple brĂ»lures corporelles, hĂ©matĂŽmes,fractures inexpliquĂ©es, enfants prĂ©sentant divers troubles dans l'attitude. De façon plus claire, suite Ă  des violences avĂ©rĂ©es, abus sexuels -en situation de risque au regard de conditions de vie qui mettent en danger leur santĂ©, leur sĂ©curitĂ©, leur moralitĂ©, leur Ă©ducation, ou leur entretien. B Quoi signaler ? Il s’agira de dĂ©noncer dans un Ă©crit objectif une situation en Ă©valuant le risque de danger ou le danger rĂ©el,d'expliquer pourquoi une mesure de protection administrative ou judiciaire est nĂ©cessaire. Il s'agira de communiquer les nom, prĂ©nom, date et lieu de naissance si possible, adresse Pour les mineurs nom et adresse des parents,fratrie, de dĂ©crire les faits constatĂ©s de visu avec prĂ©cision date ,lieu, constatatations ,paroles de l'enfant, si possible certificat mĂ©dical.... Un numĂ©ro vert gratuit national 119 24h/24 et 7j/7 peut ĂȘtre appelĂ©, de mĂȘme que le 15 ou le 112 sont des services d'urgence. II- L'obligation de signalement A s'impose Ă  tout professionnel ayant connaissance de mauvais traitements sur une personne dans l'incapacitĂ© de se protĂ©ger... Si en principe la rĂ©vĂ©lation d'une information Ă  caractĂšre secret par une personne qui en est dĂ©positaire soit par Ă©tat ou par profession, soit en raison d'une fonction ou d'une mission temporaire, est punie d'un an d'emprisonnement et de 15000 euros d'amende. article 226-13 du code pĂ©nal l’article 226-14 du Code pĂ©nal prĂ©voit expressĂ©ment une dĂ©rogation au secret professionnel. 1° A celui qui informe les autoritĂ©s judiciaires, mĂ©dicales ou administratives de privations ou de sĂ©vices, y compris lorsqu'il s'agit d'atteintes ou mutilations sexuelles, dont il a eu connaissance et qui ont Ă©tĂ© infligĂ©es Ă  un mineur ou Ă  une personne qui n'est pas en mesure de se protĂ©ger en raison de son Ăąge ou de son incapacitĂ© physique ou psychique ; 2° Au mĂ©decin qui, avec l'accord de la victime, porte Ă  la connaissance du procureur de la RĂ©publique les sĂ©vices ou privations qu'il a constatĂ©s, sur le plan physique ou psychique, dans l'exercice de sa profession et qui lui permettent de prĂ©sumer que des violences physiques, sexuelles ou psychiques de toute nature ont Ă©tĂ© commises. Lorsque la victime est un mineur ou une personne qui n'est pas en mesure de se protĂ©ger en raison de son Ăąge ou de son incapacitĂ© physique ou psychique, son accord n'est pas nĂ©cessaire ; 3° Aux professionnels de la santĂ© ou de l'action sociale qui informent le prĂ©fet et, Ă  Paris, le prĂ©fet de police du caractĂšre dangereux pour elles-mĂȘmes ou pour autrui des personnes qui les consultent et dont ils savent qu'elles dĂ©tiennent une arme ou qu'elles ont manifestĂ© leur intention d'en acquĂ©rir une. Le signalement aux autoritĂ©s compĂ©tentes effectuĂ© dans les conditions prĂ©vues au prĂ©sent article ne peut faire l'objet d'aucune sanction disciplinaire. Le mĂ©decin n'est tenu qu'au signalement des faits constatĂ©s. Il ne dĂ©nonce pas leur auteur. B s'impose Ă  toutes personnes dans des circonstances prĂ©cises Article 223-6 du code pĂ©nal"Quiconque pouvant empĂȘcher par son action immĂ©diate, sans risque pour lui ou pour les tiers, soit un crime, soit un dĂ©lit contre l'intĂ©gritĂ© corporelle de la personne s'abstient volontairement de le faire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende. Sera puni des mĂȘmes peines quiconque s'abstient volontairement de porter Ă  une personne en pĂ©ril l'assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prĂȘter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours." Article 434-1 du code pĂ©nal "Le fait, pour quiconque ayant connaissance d'un crime dont il est encore possible de prĂ©venir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient ĂȘtre empĂȘchĂ©s, de ne pas en informer les autoritĂ©s judiciaires ou administratives est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende. Sont exceptĂ©s des dispositions qui prĂ©cĂšdent, sauf en ce qui concerne les crimes commis sur les mineurs de quinze ans 1° Les parents en ligne directe et leurs conjoints, ainsi que les frĂšres et soeurs et leurs conjoints, de l'auteur ou du complice du crime ; 2° Le conjoint de l'auteur ou du complice du crime, ou la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui. Sont Ă©galement exceptĂ©es des dispositions du premier alinĂ©a les personnes astreintes au secret dans les conditions prĂ©vues par l'article 226-13." Article 434-3 du code pĂ©nal "Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d'atteintes sexuelles infligĂ©s Ă  un mineur de quinze ans ou Ă  une personne qui n'est pas en mesure de se protĂ©ger en raison de son Ăąge, d'une maladie, d'une infirmitĂ©, d'une dĂ©ficience physique ou psychique ou d'un Ă©tat de grossesse, de ne pas en informer les autoritĂ©s judiciaires ou administratives est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende. Sauf lorsque la loi en dispose autrement, sont exceptĂ©es des dispositions qui prĂ©cĂšdent les personnes astreintes au secret dans les conditions prĂ©vues par l'article 226-13." C A qui signaler ? Il existe divers services potentiellement aptes Ă  recevoir un signalement. - aux autoritĂ©s administratives Le PrĂ©sident du Conseil GĂ©nĂ©ral du dĂ©partement oĂč rĂ©side la personne Ă  protĂ©ger; ex prĂ©fet du dĂ©partement, directeur dĂ©partemental chargĂ© des affaires sanitaires et sociales , mĂ©decin inspecteur de la santĂ©, des travailleurs sociaux lesquels en rĂ©fĂšreront au prĂ©sident. - aux services sociaux du conseil gĂ©nĂ©ral ex l'ASE, A noter que depuis 1983, c'est le PrĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral qui est chargĂ© de la protection des mineurs en danger, et non plus de la DDASS sous l'autoritĂ© des PrĂ©fets de rĂ©gion et de dĂ©partement, directions dĂ©partementales des affaires sanitaires et sociales. - aux services de police ou de gendarmerie, - aux procureurs de la rĂ©publique ou son substitut prĂšs le tribunal de Grande instance dont dĂ©pend le domicile de la personne Ă  protĂ©gĂ©e, - aux Juges des enfants. Bien entendu, ces signalements ne sont pas cumulatifs. La plupart du temps, seul sera avise lĂ© parquet. Dans un prochain article, je prĂ©senterai les II- Les options ouvertes aux autoritĂ©s avisĂ©es d'un signalement. Demeurant Ă  votre disposition pour toutes prĂ©cisions. MaĂźtre HADDAD Sabine Avocate au barreau de Paris

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 Au total, le prĂ©judice est estimĂ© Ă  469 mois de prisonLa personne ĂągĂ©e, qui a compris l’escroquerie quelques minutes plus tard, dĂ©cide de se rendre au commissariat pour porter plainte. L’individu est repĂ©rĂ© grĂące Ă  une camĂ©ra situĂ©e dans un magasin de vĂȘtements du centre-ville. L’homme est interpellĂ© et placĂ© en garde Ă  reconnaĂźt les achats qui ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s sur lui mais nie le retrait. Il a Ă©tĂ© dĂ©fĂ©rĂ© ce samedi 13 aoĂ»t 2022 devant le magistrat et a Ă©copĂ© d’une peine de 24 mois de article vous a Ă©tĂ© utile ? Sachez que vous pouvez suivre Actu Cantal dans l’espace Mon Actu . En un clic, aprĂšs inscription, vous y retrouverez toute l’actualitĂ© de vos villes et marques favorites.
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