Noté/5. Retrouvez Les cerfs-volants de Kaboul - BD de Khaled HOSSEINI (3 novembre 2011) Broché et des millions de livres en stock sur Amazon.fr. Achetez neuf ou d'occasion
Câest lâhistoire dâun amour fou contrariĂ© par la bĂȘtises des hommes. Ludo a 10 ans en 1930 lorsquâil rencontre Lila, une artistocrate polonaise qui vient passer ses vacances dâĂ©tĂ© en Normandie et quâil nâoubliera jamais. Lorsque la guerre Ă©clate et que la Pologne est envahie, Ludo veut sâengager dans lâarmĂ©e. RĂ©formĂ©, il rejoint la rĂ©sistance et tente de retrouver la trace de celle quâil aime. Dans lâEurope dĂ©chirĂ©e, théùtre de ce roman, Ludo cĂŽtoie des personnages attachants, dotĂ©s dâun grain de folie ou plutĂŽt, comme ils se plaisent Ă le dire, dâune âĂ©tincelle sacrĂ©eâ. Son oncle Ambroise Fleury, qui lâĂ©lĂšve, est surnommĂ© âle facteur timbrĂ©â il passe sa vie Ă construire des cerfs-volants, tĂ©moins de sa joie de vivre qui ne le quittera â presque â jamais. Ludo dit de lui quâil est âun homme mĂ»r ayant su conserver en lui cette part de naĂŻvetĂ© qui ne devient sagesse que lorsquâelle vieillit malâ. Le cuisinier Marcellin Duprat, ami de la famille, rĂ©siste Ă sa façon en continuant de proposer des plats dâexceptions, revendiquant une certaine idĂ©e de la France que lâoccupant ne pourra jamais Ă©galer. Quant Ă la mĂšre maquerelle Mme Julie, aussi appelĂ©e la Esterhazy, on comprend rapidement que sous son gant de fer se cache une main de velours. Il nâest pas rare de voir des histoires prendre place dans un contexte historique mais je nâai pas le souvenir dâavoir lu autant de poĂ©sie cĂŽtoyer le tragique. TrĂšs vite le livre nous emporte, on se sent comme accrochĂ© Ă un cerf-volant, planant au-dessus de Ludo et lâaccompagnant dans sa quĂȘte. Car les cerfs-volants sont bien au coeur de ce roman, ils suivent les chapitres comme autant de mĂ©taphores. Et alors, on fait de sa vie, de ses idĂ©es, de ses rĂȘves⊠des cerfs-volants. Romain Gary se suicidera peu de temps aprĂšs avoir Ă©crit ce livre, pourtant ce nâest pas un roman sombre, au contraire. Chaque page est un cri dâespoir et de courage. Les cerfs-volants ne nie pas la barbarie humaine mais souligne Ă merveille la beautĂ© qui peut perdurer mĂȘme dans les pĂ©riodes les plus sombres. Le chemin nâest pas long pour voir dans ce livre quelques passages biographiques quand on sait que Gary Ă©tait pilote, compagnon de la LibĂ©ration et fervent admirateur de De Gaulle. Câest un livre criant dâoptimisme, que lâon dĂ©vore et dont on ressort apaisĂ©. Encore une fois le charme opĂšre, on le referme avec une seule envie lire un autre livre de Gary ! Extraits Extrait 1/6 â Ce sont des gens de peu. â Il nây a pas de gens de peu, dit mon oncle. Il se pencha, posa dĂ©licatement Jean-Jacques Rousseau dans lâherbe et sâassit. Je mâinstallai Ă ses cĂŽtĂ©s. â Ainsi, ils mâont traitĂ© de fou. Eh bien, figure-toi, ces beaux messieurs et ces belles dames ont raison. Il est parfaitement Ă©vident quâun homme qui a vouĂ© toute sa vie aux cerfs-volants nâest pas dĂ©pourvu dâun grain de folie. Seulement se pose ici une question dâinterprĂ©tation. Il y en a qui appellent ça âgrain de folieâ, dâautres parlent aussi dâ âĂ©tincelle sacrĂ©eâ. Il est parfois difficile de distinguer lâun de lâautre. Mais si tu aimes vraiment quelquâun ou quelque chose, donne-lui tout ce que tu as et mĂȘme tout ce que tu es, ne tâoccupe pas du reste⊠Il y eut sur sa grosse moustache un rapide passage de gaietĂ©. Extrait 2/6 â Il vaut mieux quâils partent dĂ©finitivement. Tu viens dâavoir dix-sept ans, tu dois te faire une vie, et on ne peut pas vivre seulement dâune femme. Depuis des annĂ©es, tu ne vis que pour elle et par elle, et mĂȘme chez ces âfous de Fleuryâ comme on nous appelle, il faut un peu de raison ce qui se dit aussi en français, âse faire une raisonâ, bien que je sois le premier Ă reconnaĂźtre que câest une expression qui pue le renoncement, lâabandon et la soumission, et que si tous les Français âse faisaient une raisonâ, il y a longtemps quâil nây aurait plus de France. La vĂ©ritĂ©, câest quâil ne faut ni trop de raison, ni pas assez de folie, mais jâavoue que ni trop ni pas assez, câest peut-ĂȘtre une bonne recette pour le Clos Joli et lâami Marcellin, lorsquâil est Ă ses fourneaux, mais il faut parfois savoir perdre la tĂȘte. Mazette, me voilĂ en train de te dire le contraire de ce que je voulais. Autant souffrir un bon coup, pour en finir, et mĂȘme si tu dois aimer cette fille toute ta vie, il vaut mieux quâelle sâen aille Ă tout jamais, ça ne fera que lâembellir. ⊠â Quâest-ce que vous essayez de me dire au juste, mon oncle ? Vous me conseillez de âraison garderâ ou de âgarder ma raison de vivreâ ? Il baissa le nez. â Bon, je me tais. Je suis le dernier homme Ă te donner des conseils. Je nâai jamais aimĂ© quâune femme dans ma vie et comme ça nâa pas marché⊠â Pourquoi ça nâa pas marchĂ© ? Elle ne vous aimait pas ? â Ca nâa pas marchĂ© parce que je ne lâai jamais rencontrĂ©e. Je lâavais bien en tĂȘte, je la voyais tous les jours dans ma tĂȘte pendant trente ans, mais ça ne sâest pas trouvĂ©. On ne sâest pas rencontrĂ©s. Lâimagination vous joue parfois de vrais tours de cochon. Câest vrai pour les femmes, pour les idĂ©es et pour les pays. Tu aimes une idĂ©e, elle te semble la plus belle de toutes, et puis quand elle se matĂ©rialise, elle ne se ressemble plus du tout ou mĂȘme devient carrĂ©ment de la merde. Ou encore, tu aimes tellement ton pays quâĂ la fin tu ne peux plus le souffrir, parce que ce nâest jamais le bon. Il rigola. â Et alors, on fait de sa vie, de ses idĂ©es, de ses rĂȘves⊠des cerfs-volants. Extrait 3/6 â Je ne veux pas que tu sois malade, je nâaime pas la maladie, jâespĂšre que tu ne prendras pas ces habitudes-lĂ . Tu peux te permettre un petit rhume, de temps en temps, mais pas plus. il y a suffisamment de gens malades sans toi. Il y en a mĂȘme qui meurent, et pas du tout dâamour, mais Ă cause de je ne sais quelle affreuse saletĂ©. Je comprends quâon meure dâamour, parce que parfois, câest tellement fort, que la vie nâarrive pas Ă tenir le coup, elle craque. Tu verras, je te donnerai des livres oĂč ça arrive. Extrait 4/6 â Je peux encore tout rater, disait Lila, je suis assez jeune pour ça. Quand on vieillit, on a de moins en moins de chances de tout rater parce quâon nâa plus le temps, on peut vivre tranquillement en se contentant de ce quâon a ratĂ© dĂ©jĂ . Câest ce quâon entend par âpaix de lâespritâ. Mais quand on nâa que seize ans et quâon peut encore tout tenter et ne rien rĂ©ussir, câest ce quâon appelle en gĂ©nĂ©ral âavoir de lâavenirâ⊠Extrait 5/6 Je la consolais. Rien ne me faisait plus plaisir que ces moments du dĂ©sespoir qui me permettaient de la prendre dans mes bras, dâeffleurer ses seins de ma main et ses lĂšvres des miennes, et puis un jour vint oĂč, perdant la tĂȘte, laissant aller mes lĂšvres Ă leur folle inspiration et sans rencontrer de rĂ©sistance, jâentendis une voix de Lila que je ne connaissais pas, celle quâaucun gĂ©nie vocal ne peut surpasser ; je demeurais agenouillĂ©, cependant que la voix me grisait et mâemportait au-delĂ de tout ce que jâavais jusque-lĂ connu dans la vie du bonheur et de moi-mĂȘme. Le cri monta si haut que je me suis senti, moi qui ne fus jamais un croyant jusquâĂ cet instant, comme si je venais de rendre enfin Ă Dieu ce qui Lui Ă©tait dĂ». Extrait 6/6 â Rien ne vaut la peine dâĂȘtre vĂ©cu qui nâest pas dâabord une oeuvre dâimagination, ou alors la mer ne serait plus que de lâeau salĂ©e⊠Tiens, moi, par exemple, depuis cinquante ans, je nâai jamais cessĂ© dâinventer ma femme. Je ne lâai mĂȘme pas laissĂ©e vieillir. Elle doit ĂȘtre bourrĂ©e de dĂ©fauts que jâai transformĂ©s en qualitĂ©s. Et moi, je suis Ă ses yeux un homme extraordinaire. Elle nâa jamais cessĂ© de mâinventer, elle aussi. En cinquante ans de vie commune, on apprend vraiment Ă ne pas se voir, Ă sâinventer et Ă se rĂ©inventer Ă chaque jour qui passe. Bien sĂ»r, il faut toujours prendre les choses telles quâelles sont. Mais câest pour mieux leur tordre le cou. La civilisation nâest dâailleurs quâune façon continue de tordre le cou aux choses telles quâelles sont⊠Note 1980 â 369 pages â ISBN 978-2-07-037467-0 Romain Gary 1914-1980 â Français dâorigine Polonaise Heureux papa de Culturez-vous ! Trentenaire parisien passionnĂ© par l'art, la culture, le patrimoine et les voyages, je suis un flĂąneur professionnel et un Ă©ternel curieux đ Lescerfs-volants de Kaboul Item Preview remove-circle Share or Embed This Item. Share to Twitter. Share to Facebook. Share to Reddit. Share to Tumblr. 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Romain Gary se suicidera peu de temps aprĂšs avoir Ă©crit ce livre, pourtant ce nâest pas un roman sombre, au contraire. Chaque page est un cri dâespoir